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Louer un habitat partagé dans cette maison historique coûtera 2800 € par mois

Louer un habitat partagé dans cette maison historique coûtera 2800 € par mois

A dix minutes de la gare d’Orléans, se dresse une belle façade au coeur d’un quartier familial très prisé. Rien ne laisse présager le profil de la maison qui connaîtra bientôt une seconde vie. Les propriétaires nous accueillent pour la visite guidée. On passe sous un grand porche qui mène à un jardin d’environ 1900 m². Un atout rarissime en centre ville. En face, une maison de 460 m² (habitable), chargée d’histoire. Quelques indices d’époque sont encore visibles, comme cette discrète cloche pour appeler les domestiques, cachée sous la table de la salle à manger. « Mes enfants n’aimaient pas vraiment quand je l’utilisais pour les appeler», s’amuse l’actuel propriétaire.

Construite à la fin du XIXème siècle, cette demeure abrita six générations d’une famille flamande qui y installèrent à l’origine leurs ateliers de tissage. Un siècle plus tard, la propriété change de mains et est rachetée par un jeune couple qui habite dans la rue d’en face. « Les négociations ont été difficiles car la maison n’était pas en bon état – la toiture, l’électricité et la plomberie – et les vendeurs n’étaient pas vraiment de bonne foi.», rappelle Xavier. Enfin, « notre offre, bien inférieure au prix de départ, a néanmoins été acceptée car ils souhaitaient vendre uniquement à une famille et non à des promoteurs», poursuit ce père de neuf enfants et grand-père de 31 petits-enfants.

Près de trente ans plus tard, ce couple aujourd’hui sexagénaire souhaite quitter son domicile orléanais pour mettre le cap sur Nantes. « Nous l’avons beaucoup loué et ne l’avons pas beaucoup occupé. Il y a deux ans, lorsque le dernier locataire est parti, nous avons décidé de le vendre», explique Monique. « Nos enfants n’y viennent plus beaucoup et préfèrent le bord de mer. ajoute en souriant son mari, ingénieur de l’école navale. L’agent immobilier, mandaté, contacte des promoteurs mais «leur projet n’était pas économiquement viable», explique Isabelle Peignien, responsable de l’agence L’Adresse Cabinet Chesneau à Orléans.

« 6-7 mois de travail »

Elle pense alors à une idée inhabituelle : le coliving pour seniors. « L’idée était de refaire des espaces de vie plus spacieux, sans détruire ce patrimoine et en gardant son âme à laquelle les gens sont très attachés.», explique l’agent. La société Chez Jeannette, spécialiste de l’habitat partagé, a été choisie pour exploiter le futur espace de coliving acquis pour 1,3 million d’euros (pour un prix de revient de 2,5 millions d’euros) par M-Capital, société de gestion de portefeuille. « Nous cherchons à densifier les villes en acquérant des actifs à rénover tout en répondant aux enjeux sociétaux comme l’hébergement des seniors.explique Vincent Lachène, directeur du développement de M-Capital (730 millions d’euros d’actifs gérés). Rénover coûte moins cher que démolir et est plus respectueux de l’environnement.»

« Dans 6-7 mois», promet le cofondateur de Chez Jeannette, 11 colocataires pourront poser leurs valises dans cette maison à étages qui sera reliée par un ascenseur. « Le gros des travaux consistera à améliorer la performance énergétique de la maison (actuellement classé E) monter de deux crans en refaisant l’isolation par l’intérieur et en changeant les fenêtres et le chauffage. Les petites boiseries seront conservées», explique Gary Martins. Les futurs locataires auront à leur disposition un espace privatif d’environ 25 m² (chambre + salle de bain), avec accès aux espaces communs (salons, cuisine, jardin…) et bénéficieront d’une aide quotidienne pour le ménage, la lessive, les courses, la douche. ou même s’habiller. « Les locataires sont à mi-chemin entre autonomie totale et dépendancejustifie Gary Martins. Ils y restent en moyenne entre 5 et 8 ans avant de rejoindre une maison de retraite.»

Le loyer ? Environ 2800 euros par mois. Un prix qui a de quoi en dissuader plus d’un locataire. « C’est 15 à 20% moins cher qu’un Ehpad à Orléans», précise le cofondateur de Chez Jeannette qui précise que la moitié des locataires sont originaires de la région orléanaise. Pour l’instant, l’acquéreur attend un signe de vie des Architectes des Bâtiments de France pour valider les travaux. De leur côté, les vendeurs sont prêts à repartir cet été.

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