Lors d’une réunion en Suisse, les États-Unis expriment leur inquiétude quant aux méthodes chinoises
Tandis que les géants de la Tech vantent les mérites de l’intelligence artificielle (IA) au quotidien, d’autres voix s’élèvent pour dénoncer ses utilisations frauduleuses. Ces derniers mois, de nombreux groupes de hackers et certains pays ont utilisé des outils comme ChaosGPT pour mettre en place des fraudes et créer des deepfakes.
Les États-Unis, tout comme l’Union européenne (UE), font partie des nombreux États préoccupés par les abus liés à l’utilisation de l’IA, notamment par des pays comme la Chine. Washington a ainsi affirmé mardi avoir évoqué avec la Chine le problème de son « usage abusif » de l’intelligence artificielle tout en souhaitant poursuivre le dialogue qui vient de s’ouvrir avec Pékin sur ce sujet.
Rencontre entre les États-Unis et la Chine
Les représentants des deux pays se sont rencontrés mardi à Genève pour avoir des discussions « franches et constructives », a expliqué la porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Adrienne Watson. Il précise que « les États-Unis ont souligné l’importance de garantir que les systèmes d’IA soient sûrs, sécurisés et dignes de confiance afin d’en bénéficier, et de continuer à construire un consensus mondial sur ces fondations ».
Washington « a soulevé des questions liées à l’utilisation abusive de l’IA, notamment par la République populaire de Chine », mais a également « noté la nécessité de maintenir des lignes de communication ouvertes sur les risques et la sécurité de l’IA dans le but de gérer de manière responsable la concurrence » dans ce secteur.
L’inquiétude des Occidentaux
De plus en plus de pays occidentaux s’inquiètent des progrès de la Chine en matière d’intelligence artificielle, notamment en matière de création de deepfakes. Les observateurs craignent qu’ils soient utilisés pour manipuler l’opinion publique. C’est notamment le cas aux Etats-Unis où le sujet a déjà été évoqué en vue de l’élection présidentielle de novembre prochain. Certains responsables politiques craignent que l’IA soit utilisée pour envoyer de faux messages aux électeurs.
La semaine dernière, face à l’augmentation des contenus faux mais d’apparence réelle, la plateforme vidéo TikTok a annoncé qu’elle signalerait automatiquement les contenus générés par l’IA. Facebook et Google ont fait de même. Mais c’est clairement TikTok qui suscite le plus de questions. Aux Etats-Unis, une loi adoptée en avril oblige son propriétaire chinois ByteDance à vendre l’application dans un délai de douze mois sous peine d’interdiction sur le sol américain, où elle compte quelque 170 millions d’utilisateurs. Le réseau social a porté plainte contre les Etats-Unis à ce sujet.