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« Lors de notre premier match, les joueurs ne connaissaient pas le prénom des autres », se souvient le Strasbourgeois François Keller.

C’est à cette trajectoire que s’accrochent aujourd’hui les supporters des Girondins en souffrance. Celle du Racing Club de Strasbourg. Rétrogradé administrativement de N1 en N2 le 8 juillet 2011, la SASP (Société anonyme de sport professionnel) du club avait cessé ses paiements le 18 juillet et, après un court redressement judiciaire, avait été liquidée le 22 août. Cinq jours plus tard, l’équipe, s’appuyant sur l’association, débutait son championnat en N3 (5e échelon national). Six ans plus tard, elle retrouvait la L1.

« J’espère que Bordeaux y arrivera, mais c’est un long chemin, avec beaucoup d’obstacles…

C’est à cette trajectoire que s’accrochent aujourd’hui les supporters des Girondins en souffrance. Celle du Racing Club de Strasbourg. Rétrogradé administrativement de N1 en N2 le 8 juillet 2011, la SASP (Société anonyme de sport professionnel) du club avait cessé ses paiements le 18 juillet et, après un court redressement judiciaire, avait été liquidée le 22 août. Cinq jours plus tard, l’équipe, s’appuyant sur l’association, débutait son championnat en N3 (5e échelon national). Six ans plus tard, elle retrouvait la L1.

« J’espère que Bordeaux y arrivera, mais c’est un long chemin, avec beaucoup de périodes difficiles, parfois décourageantes, mais de grandes joies quand on y arrive. On a pu y arriver parce qu’on ne savait pas ce qui nous attendait », confie l’actuel directeur du centre de formation strasbourgeois François Keller, artisan du rebond à l’été 2011 avant d’être rejoint, un an plus tard, par son frère Marc et des investisseurs locaux.

Quels souvenirs gardez-vous de cet été 2011 ?

Nous avions choisi une stratégie différente de celle des Girondins. Le mois de juillet avait été une course contre la montre pour éviter de redémarrer en N2 alors que nous étions en redressement judiciaire, mais que la SASP soit liquidée avant le début du championnat. Nous avons préféré être sanctionnés immédiatement d’une rétrogradation supplémentaire et repartir de zéro, sans dette.

J’étais l’entraîneur choisi par les collectivités pour reconstruire l’équipe et elles souhaitaient remonter en N2. Je leur ai dit : ce sera difficile pour moi de convaincre des joueurs s’il y a un risque de liquidation en cours de saison. Nous étions dans une spirale négative depuis cinq ans : relégation de L1 après onze défaites d’affilée, 4e place de L2 alors que seuls les trois premiers étaient promus, relégation en N1 à la dernière journée et 4e place de N1… J’étais convaincu qu’en N2, on y resterait. Je voulais repartir avec un projet sain, des dettes effacées. Nous nous étions battus avec la FFF pour avoir le droit de remonter en N3. Nous avions insisté sur le fait que la réserve, liée à l’association, venait de terminer 1ère à ce niveau.

Étiez-vous déjà accompagné par des acheteurs intéressés ?

Non. Ils sont arrivés à la fin de la saison de N3, alors que nous étions sur le point de monter en N2. Nous sommes partis avec le budget de l’association, qui avait un million d’euros sur ses comptes, et l’aide des collectivités locales. Nous avons fonctionné avec un budget d’un peu moins d’un million d’euros. Il ne restait que deux salariés, le gardien et l’intendant du centre d’entraînement, qui étaient sous contrat avec l’association.

« Quand ils ont vu les installations, la ferveur, c’était gagné »

Comment avez-vous géré cet été sportivement ?

J’étais l’entraîneur de la réserve la saison précédente. Mi-juillet, quand la décision a été prise d’aller vers la liquidation, on m’a donné carte blanche. J’étais au chômage, j’ai accepté d’y aller bénévolement. Il n’y avait plus de nourriture, rien. Mais j’avais les chambres du centre d’entraînement. Je les ai utilisées pour faire venir une quarantaine de joueurs de N1, voire de L2, qui étaient au chômage, pour un essai. On ne savait pas encore si on y arriverait mais je les flattais un peu, je plantais une petite graine dans leur esprit en leur disant : « si vous êtes sur le parquet fin août… ». Et quand on a appris mi-août qu’on quittait la N3, je les ai rappelés pour venir s’entraîner. Quand ils ont vu les installations, la ferveur, c’était gagné. En parallèle, je jouais des matchs amicaux avec les joueurs de la saison précédente qui n’étaient pas partis, une vingtaine, un groupe disparate, des jeunes de 17 ans aux ex-pros. Et il y avait 2 000 ou 3 000 personnes à chaque fois.

Quand avez-vous constitué le groupe de la saison ?

On avait obtenu le report de la première journée parce qu’on n’avait pas assez de joueurs. Mon président était paniqué. Je lui ai dit : « Calme-toi, mais sois prêt lundi parce que tu as quinze joueurs qui vont arriver dans ton bureau et c’est le dernier délai pour qu’ils puissent jouer samedi. » Et samedi, lors de la deuxième journée de N3, avec une dizaine de gars qui s’étaient entraînés deux fois ensemble et qui ne se connaissaient pas par prénom, et quelques rescapés. Mais il y avait une telle ferveur, les joueurs étaient ravis et on a gagné (4-0 à Forbach, NDLR).

Aviez-vous d’autres équipes ?

Oui. Nous avions abandonné les U19 nationaux pour nous concentrer sur une équipe U18 R1, mais nous avions conservé les U17 nationaux. Pour la réserve en R1, nous avions attiré des amateurs alsaciens, des étudiants en STAPS. Ils s’entraînaient deux fois par semaine mais l’important était de la conserver pour que, le jour où nous remonterions, ce ne soit pas en District.

Quelles sont les conséquences en cas de liquidation en cours de saison ?

Ce n’est pas la voie choisie par Gérard Lopez, qui a assuré qu’il pourvoirait aux besoins nécessaires du club en N2 dans les prochains mois, au moins jusqu’à une reprise. Or, si le propriétaire jetait l’éponge sans trouver de repreneurs et que le tribunal de commerce décidait de prononcer la liquidation judiciaire au cours de la saison désormais entamée, le règlement prévoit l’exclusion des équipes du club évoluant au niveau national (N2 et N3 pour les Girondins). L’équipe bordelaise retrouverait la R1 en 2025-2026 (si la Ligue Nouvelle-Aquitaine donne son accord) sauf si le Comité exécutif de la FFF acceptait un nouveau départ en N3.

Cammile Bussière

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