Le spectacle grandiose tant attendu était là, mais la pluie aussi : à l’issue de la cérémonie d’ouverture des JO 2024 au bord de la Seine, les spectateurs ont alterné entre éblouissement et excitation parfois tempérée par une météo rude et humide.
Vers 23h30 (21h30 GMT), après près de quatre heures d’un spectacle éblouissant tout au long des six kilomètres, une foule courageuse et trempée jusqu’aux os se disperse dans les rues de Paris avec des souvenirs plein les yeux.
« C’était incroyable malgré la pluie. Céline Dion, la Tour Eiffel, c’était waouh ! Et être avec des gens qui s’amusaient, qui dansaient, cette ambiance, c’était génial »Arturo Sahagun, un spectateur mexicain, s’enthousiasme auprès de l’AFP à la sortie. « C’est différent de vivre cette expérience dans un stade où elle est plus statique ».
La dernière prestation depuis la Tour Eiffel de la chanteuse Céline Dion, qui a surmonté une maladie paralysante et n’était pas montée sur scène depuis 2020, a fait monter les larmes aux yeux de nombreux spectateurs.
« Le rôle de Céline Dion m’a donné des frissons. Le message de paix m’a frappé. Je viens d’Ukraine et le fait que les gens soient tous unis est un beau message de paix et de réconciliation. »confie Georges Grokhovsky.
De l’autre côté du périphérique, dans une fan zone de la cité ouvrière de Saint-Denis, les familles ont suivi la cérémonie dans une ambiance conviviale sur un écran géant installé sur le canal passant au pied du Stade de France.
« Le symbole est beau, nous aimerions qu’il en soit ainsi dans la réalité. Nous sommes tous frères et sœurs. »commentaires de Zohra après l’allumage de la vasque de la flamme olympique par Teddy Riner et Marie-José Pérec.
L’inconvénient de cette cérémonie en pleine ville : une fois l’effet passé « Ouah » Dès le début du spectacle, avec les performances de Lady Gaga et Aya Nakamura, l’intensification de la pluie a fini par refroidir l’enthousiasme de certains.
Dès le milieu de la soirée, une partie du public trempé a commencé à quitter le périmètre ultra-sécurisé longeant la rivière où se déroulait la cérémonie.
« Une idée folle »
« Le spectacle est incroyable. Une idée intéressante, avec une approche très innovante. Juste un peu refroidi par ce temps »explique Mike Smith, un consultant venu de Grande-Bretagne avec sa femme. « Mais nous sommes britanniques, nous y sommes habitués ».
Parapluie, poncho, sac poubelle, même un morceau de papier bulle, chacun s’est protégé avec les moyens du bord contre les cordes qui tombaient épaisses et implacables.
« On a payé 1 600 euros la place juste pour voir les bateaux défiler sous la pluie, on pensait qu’il y aurait au moins de l’animation tout le long »se lamente Marie-Thérèse Roquet, une septuagénaire partie en pleine cérémonie.
Le long des quais de Seine, deux mondes se regardaient entre les tribunes assises des quais inférieurs, avec leurs billets à prix exorbitants, et la foule des quais supérieurs, qui bénéficiait de places debout gratuites mais à la visibilité réduite.
« Non mais regardez-les avec leurs lunettes sur le bateau (amarré en contrebas, ndlr), j’aurais dû claquer mon plan d’épargne pour être dessus »grogne un spectateur depuis le haut quai près du pont de l’Alma.
Sur ces mêmes hauts quais, l’ambiance prenait parfois des allures de bal populaire avec des groupes dansant et se déhanchant devant l’écran géant au rythme de tubes pop ou disco.
Marc-Henri Maissiad a bien failli rater la cérémonie car son train a été annulé vendredi matin. Mais, déterminé, cet Angevin a sauté dans sa voiture pour rejoindre la capitale.
« Ni les sabotages ni la pluie ne nous auront arrêtés »il a dit, « On s’est accroché pour voir cette idée folle sur scène ».
Au milieu des Champs-Elysées, touristes et parisiens s’arrêtent pour photographier le ballon enflammé avec la vasque olympique dans le ciel, aligné avec la perspective de l’avenue. La pluie a enfin cessé, les Jeux peuvent commencer.
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