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L’Organisation internationale du travail prête à « blanchir » le Qatar ?

La prochaine conférence de l’Organisation internationale du travail (OIT) aura-t-elle lieu sous la houlette du ministre d’un pays où les syndicats sont interdits et qui, de surcroît, est impliqué dans un scandale international de corruption ? Selon le quotidien britannique Le gardienl’organe spécialisé de l’ONU entend confier la présidence de sa conférence à Genève, du 5 au 16 juin, au ministre qatari du Travail, Ali Bin Saeed Bin Samikh Al Marri.

Le nom de ce dernier apparaît dans le Qatargate, notamment pour une rencontre, dans un hôtel à Bruxelles, avec Pier Antonio Panzeri, l’ancien eurodéputé italien au coeur du scandale, juste avant une rencontre au Parlement européen où le représentant qatari a fait pas eu à faire face à des questions pour le moins inoffensives.

« Envoyer un signal de découragement aux travailleurs »

La Confédération syndicale internationale (CSI), dont l’ancien secrétaire général Luca Visentini a été contraint de démissionner pour avoir été impliqué dans le même scandale de corruption, a immédiatement réagi en adressant une lettre à l’OIT, Le gardien cite des extraits. L’organisation syndicale, représentant 200 millions de salariés, exprime sa « fortes inquiétudes » et alerte sur une éventuelle « le risque de réputation » pour l’OIT en raison notamment des réformes « insuffisamment efficace ». Interrogé par le quotidien britannique, Luc Triangle, actuel secrétaire général de la CSI, persiste : «Avec cette lettre, nous voulions faire comprendre au Président de l’OIT que nous sommes absolument mécontents de cette proposition car elle porte atteinte à sa crédibilité. »

Même étonnement du côté de la Fédération internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), l’une des fédérations internationales autorisées à avoir une antenne au Qatar en vertu de l’accord « d’assistance technique » signé en 2017 entre l’OIT et l’émirat, conclusion d’un campagne internationale concernant le sort des migrants sur les chantiers du Mondial (6 500 morts, selon Le gardien).

«Élire à la présidence de la conférence un représentant du gouvernement qui rejette actuellement ce pour quoi l’OIT se bat depuis près d’un siècle est une insulte à l’organisation. Cela envoie un signal de découragement aux travailleurs. Compte tenu de la situation d’urgence de ce dernier, il est impératif que le Qatar remédie aux abus passés et progresse sur les droits fondamentaux tels que la liberté d’association, de s’organiser, de négocier collectivement et de soutenir la création d’un « centre de travailleurs » avant qu’il ne puisse être accordé la présidence d’une conférence »déclare à Humanité Ambet Yuson, secrétaire général.

Ce dernier s’est vu refuser l’entrée au Qatar il y a quelques semaines, signe d’un raidissement post-Coupe du monde de l’émirat. Le Qatar est membre de l’OIT depuis 1972 mais n’a jamais ratifié les conventions de 1948 et 1949 qui consacrent ces droits fondamentaux.

Un chèque de 25 millions de dollars

Ce n’est pas la première fois que l’action de l’agence onusienne est vivement critiquée, un ancien membre de la maison estimant même que l’OIT s’est rendue, dans la dernière ligne droite avant l’ouverture de la Coupe du monde de football, en novembre 2022, à une opération « Qatar blanchiment ».

Lors d’une visite de deux jours à Doha en décembre 2022, en pleine Coupe du monde, Gilbert Houngbo, directeur général du BIT, a salué la  » progrès «  faite par le Qatar, évoquant la fin de la kafala – le système de parrainage des travailleurs migrants qui les maintenait dans un état de dépendance –, l’amélioration des conditions sécuritaires et sanitaires et la limitation des heures de travail pendant les mois d’été.

Le ton s’est avéré tout autre du côté d’Amnesty International. « Nous n’avons pas la même analyse de la situation que l’OIT, en effetnous a alors confié Lola Schulmann, chargée de plaidoyer pour Amnesty France. Malgré les développements, la situation reste précaire. Il y a encore des gens confrontés à des violations des droits de l’homme, des salaires impayés, des passeports confisqués, des journées de travail de 12 à 14 heures. Nous avons salué la fin de la kafala, mais nous avons encore des vestiges de kafala. »

Les relations ambiguës que l’OIT entretient avec le Qatar depuis sa présence à Doha se sont même traduites… par un généreux chèque des autorités qatariennes afin, officiellement, de financer un programme favorisant la protection des travailleurs dans le pays. Si la pratique est courante, le montant l’est moins : à 25 millions de dollars, il établit même un record. Cette contribution n’a pas été rendue publique lors de la conclusion d’un accord « d’assistance technique » entre les deux parties, ajoutant à une suspicion qui vient de prendre un nouveau palier avec les révélations du Gardien.


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Cammile Bussière

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