» Accueillir ! » Peu d’entreprises ont l’honneur de voir leur implantation en France saluée par un tweet du président de la République. Le message d’Emmanuel Macron a été publié alors que certains des 300 invités à la soirée d’inauguration organisée par OpenAI, jeudi 14 novembre, pour l’ouverture de son bureau à Paris, faisaient toujours la queue sur le trottoir. « Comme devant une discothèque »s’est moquée Clara Chappaz, la secrétaire d’État chargée de l’intelligence artificielle (IA) et du numérique. « Quand on veut être grand, on accueille les grands »a-t-elle ensuite expliqué sur scène, justifiant la bienveillance envers le créateur américain du robot conversationnel ChatGPT par l’ambition de la France d’être un pays à la pointe de l’IA.
OpenAI prévoit de s’intégrer à « l’écosystème » local, ont assuré Sarah Friar, la directrice financière de l’entreprise, arrivée en mai du réseau social de quartier NextDoor, et Julie Lavet, une Française débauchée chez Apple en mai pour être responsable des relations avec les Etats membres européens et des partenariats. chez OpenAI. Des personnalités françaises de la tech étaient invitées sur scène, notamment Stanislas Polu, qui a travaillé pour OpenAI avant de fonder sa start-up d’IA, Dust.
Mieux pénétrer le marché des entreprises
L’ouverture d’un bureau à l’étranger est une partie nécessaire de l’histoire des entreprises technologiques américaines à croissance rapide comme OpenAI. Né en 2015 comme une équipe de recherche à but non lucratif, le projet est devenu, depuis le lancement de ChatGPT fin 2022, une multinationale qui se structure. Elle compte 1 700 salariés, dont 650 chercheurs en IA. Le bureau parisien sera le neuvième au monde, tous ouverts depuis janvier. Mais malgré cette expansion rapide, « la culture d’entreprise reste proche de celle d’un laboratoire de recherche »assure Olivier Godement, le responsable de la plateforme de services aux entreprises. Ce dernier est, avec Romain Huet, responsable des relations avec les développeurs, l’un des deux Français d’OpenAI installés à San Francisco et venus à Paris présenter les produits de l’entreprise aux médias et partenaires.
L’implantation à Paris vise notamment à mieux pénétrer le marché des affaires français. En fait, ces derniers ne sont pas « seulement un sur quatre » d’avoir déployé de manière significative des outils d’IA, a déploré Mmoi Chappaz en présentant sa feuille de route. Parmi les freins : le coût de la technologie, la persistance des erreurs ou encore les inquiétudes sur la sécurité des données. Pour aider les start-up à mieux comprendre et utiliser les outils qu’elle propose, OpenAI a organisé mardi un événement à l’incubateur Station F, animé par Roxanne Varza, présente jeudi soir, et fondé par Xavier Niel, fondateur de Free et actionnaire individuel du Groupe Monde. Une réunion était également prévue vendredi avec des dirigeants de grandes entreprises. OpenAI indique déjà avoir de grands clients en France qui utilisent ses assistants IA, comme Sanofi, pour accélérer le processus de recrutement des patients des essais cliniques, ou Orange, pour aider son service client ou ses agents à consulter la documentation interne.
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