L’opérateur britannique BT attire les milliardaires
C’est un petit point positif dans les déboires financiers de Patrick Drahi. Alors qu’Altice, l’empire de l’homme d’affaires franco-israélien, est menacé par plus de 50 milliards d’euros de dettes, dont 24 milliards pour la seule partie française (SFR), BT attire de nouveaux intérêts.
Abandonné ces deux dernières années, l’opérateur britannique, dont Patrick Drahi détient 24,5% du capital, a regagné plus de 40% à la Bourse de Londres depuis la mi-mai. Sa part s’élève désormais à 3,5 milliards de livres sterling (4,1 milliards d’euros). A ce rythme-là, le propriétaire de SFR aura vite rentabilisé ses frais : débutés au printemps 2021, ses achats d’actions BT lui ont coûté, au total, un peu plus de 3,7 milliards de livres.
A l’époque, tout le monde s’interrogeait sur l’arrivée soudaine de Patrick Drahi au capital de l’opérateur historique britannique. Que faisait-il dans ce groupe confronté à une concurrence féroce dans l’accès à Internet et engagé dans un plan très coûteux de déploiement de la fibre optique, estimé à plus de 20 milliards de livres ? Surtout, sans représentant au conseil d’administration, quel levier pouvait-il espérer avoir sur la direction de BT ? Aujourd’hui, le pari semble moins fou : il est partagé par Carlos Slim. Ce milliardaire mexicain, 17 ans,et Fortune mondiale, selon le classement Bloomberg, a annoncé le 12 juin avoir acquis 3,2% du capital de BT.
Gestion d’Allison Kirkby
Au siège du groupe britannique, on salue l’arrivée de Carlos Slim dans la capitale comme « tout investisseur qui reconnaît la valeur à long terme de notre entreprise »A 84 ans, le Mexicain est un spécialiste des télécoms reconnu et réputé. Son groupe, America Movil, est le premier opérateur sud-américain, présent dans treize pays, avec plus de 280 millions d’abonnés mobiles. Carlos Slim est également présent en Europe, en tant qu’actionnaire de l’autrichien Telekom Austria et de six opérateurs d’Europe centrale et des Balkans (Biélorussie, Bulgarie, Croatie, Macédoine du Nord, Serbie et Slovénie).
Pour BT, l’intérêt du magnat mexicain des télécoms est vu comme un signe d’encouragement, au moment où Allison Kirkby, nommée directrice générale du groupe britannique en février, commence à prendre ses marques.
Réputée pour sa capacité à aller droit au but, l’ancienne dirigeante de l’opérateur finlandais Telia et du suédois Tele2 a promis, le 16 mai, lors de la présentation des résultats annuels 2023-2024, de plus que doubler en cinq ans le cash-flow libre (libre circulation des capitaux) et d’augmenter le dividende aux actionnaires, alors que le pic des investissements dans la fibre optique est passé et que le plan de réduction des coûts est bien engagé.
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