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AFP
Le sud du Brésil en alerte face au « drame sans fin » des inondations
Le sud du Brésil restait en alerte lundi après de nouvelles inondations provoquées par les pluies torrentielles du week-end, prolongeant le « drame sans fin » provoqué par les inondations historiques qui ont fait au moins 147 morts dans la région. Signe que l’heure est encore à la gestion de crise, le président Luiz Inacio Lula da Silva a reporté une visite d’État au Chili, initialement prévue les 17 et 18 mai. La présidence a invoqué la « nécessité de surveiller la situation liée aux inondations dans l’État de Rio Grande ». do Sul et pour coordonner l’assistance à la population sinistrée et les travaux de reconstruction. Aucune nouvelle date n’a été annoncée. Deux semaines après le début de ces intempéries sans précédent, et malgré les opérations de secours, cette importante région agricole offre toujours un spectacle de chaos, entre inondations. rues, champs submergés, bâtiments ravagés et routes principales coupées. Dans le centre de l’Etat, durement touché, une route menant à la ville de Lajeado, dans la vallée de Taquari, a été bloquée lundi, ont constaté des journalistes de l’AFP. La capitale régionale Porto Alegre est toujours inondée. « Nous vivons les conséquences d’un drame sans fin ici à Rio Grande do Sul », a déclaré le vice-gouverneur de l’État, Gabriel Souza, sur la chaîne Globo. Et le bilan s’alourdit chaque jour. Selon le dernier bilan publié lundi par la Défense civile, 147 personnes ont été tuées, 806 ont été blessées et 127 sont portées disparues. Plus de 600 000 ont dû abandonner leur foyer, dont près de 81 000 dans des écoles et autres gymnases transformés en refuges. De nouvelles pluies intenses sont tombées tout au long du week-end sur la région, faisant encore gonfler les rivières. et faisant craindre des dégâts supplémentaires. Les averses se sont calmées lundi, mais le gouverneur de l’État, Eduardo Leite, a exhorté les évacués à ne pas rentrer chez eux, en particulier à Porto Alegre et dans ses environs, où le fleuve Guaiba pourrait atteindre un nouveau record. « Ce n’est pas le moment de retourner dans les foyers situés dans les zones à risque », a-t-il prévenu lors d’une conférence de presse. Le niveau du fleuve pourrait dépasser dans les prochains jours le pic historique de 5,3 mètres atteint les 5 et 6 mai, pour atteindre 5,6 m, a prévenu la Défense civile. Les premiers débordements de la rivière Guaiba se produisent à partir de trois mètres.- Communautés indigènes -Les pluies torrentielles qui s’abattent sur la région depuis 15 jours ont touché au total plus de deux millions de personnes. Parmi eux se trouvent au moins 80 communautés indigènes, dont certaines ont été extrêmement durement touchées, selon le Conseil missionnaire indigène du Brésil. Le gouvernement a annoncé lundi avoir livré des kits alimentaires et de l’eau potable à 240 familles de trois de ces communautés de la vallée de Taquari. A Porto Alegre, métropole moderne de 1,4 million d’habitants, les opérations de distribution d’aide alimentaire, d’eau potable, de médicaments et de vêtements se poursuivent, avec l’aide de nombreux bénévoles. L’État du Rio Grande do Sul vit au rythme de cette crise extraordinaire. Avec les fermetures de facultés, près de 360 000 étudiants se retrouvent sans cours, et le système de santé doit compter sur l’aide des hôpitaux de campagne mis en place par les équipes de secours. Selon les experts, ces pluies intenses, tout comme les autres événements climatiques extrêmes survenus ces derniers mois au Brésil, sont liées au réchauffement climatique, auquel s’ajoute depuis l’année dernière l’impact du phénomène météorologique naturel El Niño.ll/app /sf/tmo/ybl