Nouvelles locales

L’ONU dénonce une montée « inacceptable » de la violence contre les travailleurs humanitaires

Un centre de distribution d'aide de l'UNRWA après une frappe aérienne israélienne, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 mars 2024.

L’ONU a condamné les violences du lundi 19 août « inadmissible » Des violences qui se banalisent contre les travailleurs humanitaires. En 2023, 280 d’entre eux ont été tués dans le monde – un record alimenté par la guerre à Gaza et qui risque d’être battu dès 2024.

« La normalisation de la violence contre les travailleurs humanitaires et le manque de transparence sont inacceptables, inadmissibles et extrêmement dangereux pour les opérations humanitaires partout dans le monde. »a dénoncé Joyce Msuya, directrice par intérim du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), à l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire.

« Avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays l’année dernière, 2023 a été l’année la plus meurtrière jamais enregistrée pour la communauté humanitaire internationale. »avec une augmentation de 137% par rapport à 2022 (118 tués), souligne OCHA dans un communiqué, en utilisant les chiffres de la base de données sur la sécurité des travailleurs humanitaires, mise à jour depuis 1997.

Bande de Gaza, Soudan du Sud, Soudan

Selon les données, plus de la moitié des décès de 2023 (163) étaient des humanitaires tués dans la bande de Gaza au cours des trois premiers mois de la guerre entre Israël et le Hamas, principalement lors de frappes aériennes. Le Soudan du Sud, frappé par des violences civiles et intercommunautaires, et le Soudan, où une guerre entre deux généraux rivaux fait rage depuis avril 2023, sont les deux autres conflits les plus meurtriers pour les humanitaires, avec respectivement 34 et 25 décès. Dans le top 10 figurent également Israël et la Syrie (sept décès chacun), l’Éthiopie et l’Ukraine (six décès chacun), la Somalie (cinq), la République démocratique du Congo et la Birmanie (quatre chacun).

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les conditions de vie misérables à Gaza, l’autre visage du cataclysme humanitaire : « Si nous ne mourons pas sous les bombes, nous mourrons à petit feu »

Si les 280 décès en 2023 représentent déjà un nombre « scandaleux », « L’année 2024 pourrait bien être sur la voie d’une issue encore plus meurtrière »Selon la base de données sur la sécurité des travailleurs humanitaires, 176 travailleurs humanitaires ont été tués entre le 1er janvier et le 9 août 2024 (dont 121 dans les territoires palestiniens occupés), un chiffre déjà plus élevé que la plupart des années complètes précédentes (le précédent record datait de 2013 avec 159 décès). Depuis octobre, plus de 280 travailleurs humanitaires ont été tués à Gaza, la majorité d’entre eux étant des employés de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), selon les Nations unies.

Dans ce contexte, les dirigeants de plusieurs organisations humanitaires enverront lundi une lettre conjointe aux États membres de l’ONU, exigeant « la fin des attaques contre les civils, la protection de tous les travailleurs humanitaires et la responsabilisation des responsables »OCHA a ajouté qu’il appelait le public à rejoindre la campagne sur les réseaux sociaux sous le hashtag #actforhumanity.

Chaque année, le 19 août, jour anniversaire de l’attentat contre son siège à Bagdad, l’ONU célèbre la Journée mondiale de l’aide humanitaire. Cet attentat avait fait 22 morts, dont Sergio Vieira de Mello, le représentant spécial de l’ONU en Irak, et 150 blessés parmi les travailleurs humanitaires locaux et étrangers.

Alors que le nombre de travailleurs humanitaires tués atteint des niveaux records, la base de données sur la sécurité des travailleurs humanitaires montre une diminution du nombre de travailleurs kidnappés en 2023, avec 91 enlèvements. Un chiffre à son plus bas niveau depuis cinq ans après le record de 2022 (185).

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « En soixante-quinze ans, les Conventions de Genève ont démontré la différence qu’elles font pour les victimes des conflits armés »

Le Monde avec l’AFP

Réutiliser ce contenu

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page