Nouvelles

l’ONU appelle le gouvernement britannique à « reconsidérer son plan »

Quelques heures après le vote par le Parlement britannique du très controversé projet de loi « Safety of Rwanda », porté par le gouvernement de Rishi Sunak et visant l’expulsion vers le Rwanda des demandeurs d’asile entrés illégalement au Royaume-Uni, l’ONU ( ONU) a appelé le gouvernement britannique à « reconsidérez votre plan »Mardi 23 avril, par communiqué.

Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, et son homologue pour les réfugiés, Filippo Grandi, appellent le Royaume-Uni « à prendre plutôt des mesures pratiques pour lutter contre les flux irréguliers de réfugiés et de migrants, sur la base de la coopération internationale et du respect du droit international des droits de l’homme ».

Annoncé il y a deux ans par le gouvernement conservateur au pouvoir et présenté comme une mesure phare de sa politique de lutte contre l’immigration clandestine, ce projet vise à envoyer au Rwanda – d’où qu’ils viennent – ​​les demandeurs d’asile entrés illégalement au Royaume-Uni, notamment en traversant la frontière anglaise. Canal sur dériveurs.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Royaume-Uni, Rishi Sunak obtient l’adoption de la loi sur l’expulsion des demandeurs d’asile au Rwanda

Adossé à un nouveau traité entre Londres et Kigali qui prévoit le versement de sommes substantielles au Rwanda en échange de l’accueil des migrants, le texte voté dans la nuit de lundi à mardi visait à répondre aux conclusions de la Cour suprême, qui avait statué le premier projet illégal en novembre dernier.

«Dangereux précédent»

« Cette nouvelle législation porte gravement atteinte à l’État de droit au Royaume-Uni et crée un dangereux précédent dans le monde entier »insiste M. Türk, soulignant que cela déplace la responsabilité à l’égard des réfugiés, réduit la capacité des tribunaux britanniques, restreint l’accès aux recours juridiques au Royaume-Uni et limite la portée des protections nationales et internationales des droits de l’homme.

« La protection des réfugiés exige que tous les pays et pas seulement les voisins des zones de crise respecter leurs obligations. Cet arrangement vise à différer la responsabilité de la protection des réfugiés, sapant ainsi la coopération internationale et créant un précédent mondial inquiétant.dénonce également Filippo Grandi.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Transférer des demandeurs d’asile vers le Rwanda : l’entêtement du gouvernement de Rishi Sunak

Ils soulignent que la nouvelle législation est la troisième d’une série de lois britanniques. « des mesures de plus en plus restrictives qui ont érodé l’accès à la protection des réfugiés au Royaume-Uni depuis 2022, notamment en interdisant l’accès à l’asile ou à d’autres formes d’autorisation de séjour au Royaume-Uni pour les personnes arrivant irrégulièrement via un pays tiers ». « Si mis en œuvre »le texte « ouvrirait la voie à l’envoi sommaire des demandeurs d’asile, y compris des familles avec enfants, au Rwanda pour présenter leur demande d’asile, sans aucune perspective de retour au Royaume-Uni »c’est ajouté.

De son côté, le Conseil de l’Europe appelle également Londres à reconsidérer son projet et exprime ses inquiétudes en matière de droits de l’homme. « J’ai de sérieuses inquiétudes en matière de droits humains concernant le projet de loi britannique sur le Rwanda. Son adoption par le Parlement britannique soulève des questions majeures concernant les droits des demandeurs d’asile et l’État de droit », a réagie Le commissaire du Conseil aux droits de l’homme, Michael O’Flaherty, dans une déclaration.

Le Conseil de l’Europe, qui regroupe quarante-six membres, dont le Royaume-Uni, est dépositaire de la Convention européenne des droits de l’homme. Ce dernier avait stoppé in extremis en juin 2022 un premier vol prévu vers le Rwanda.

Kigali « satisfait » du vote

« Nous sommes heureux que le projet de loi ait été adopté par le Parlement britannique », a de son côté déclaré, sans surprise, mardi, le gouvernement rwandais par la voix de sa porte-parole, Yolande Makolo, dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse. Elle a ajouté que les autorités de Kigali étaient « au plaisir d’accueillir les personnes réinstallées au Rwanda ».

Le projet de loi définit le Rwanda comme un pays tiers sûr. Ce pays de la région des Grands Lacs se présente comme l’un des plus stables du continent africain. Pourtant, Paul Kagame, vice-président de cette république (de 1994 à 2000) puis président (depuis 2000), est accusé de gouverner dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression. « Nous avons travaillé dur au cours des trente dernières années pour faire du Rwanda un pays sûr et sécurisé pour les Rwandais et les non-Rwandais »de son côté a assuré Mmoi Makolo.

L’application mondiale

Le matin du monde

Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer

Téléchargez l’application

Après avoir atteint un record en 2022 (45 000), puis diminué en 2023 (près de 30 000), le nombre de personnes ayant traversé la Manche illégalement à bord de pirogues de fortune a augmenté de plus de 20 % depuis le début de l’année par rapport à l’année dernière.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Migration : les traversées de la Manche en hausse

Le Monde avec l’AFP

Réutiliser ce contenu

Cammile Bussière

One of the most important things for me as a press writer is the technical news that changes our world day by day, so I write in this area of technology across many sites and I am.
Bouton retour en haut de la page