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L’ONU adopte un pacte pour construire un « avenir meilleur » pour l’humanité

Les États membres de l’ONU se sont engagés dimanche à élaborer « un avenir meilleur » pour l’humanité qui souffre des guerres, de la pauvreté et du réchauffement climatique, malgré l’opposition d’une poignée de pays, dont la Russie, à l’adoption de cette « Pacte pour l’avenir ».

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé l’idée en 2021 « Sommet du futur » présenté comme un « opportunité unique » pour changer le cours de l’histoire humaine.

En prélude à la grand-messe annuelle de l’Assemblée générale de l’ONU qui débute mardi, des dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus dimanche et lundi pour ce Sommet.

Après d’âpres négociations jusqu’au dernier moment, la Russie a exprimé dimanche son opposition au texte, sans toutefois empêcher son adoption par consensus.

« Cela ne peut pas être considéré comme du multilatéralisme », « Personne n’est content de ce texte »a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Vershinine.

La Russie, soutenue par la Biélorussie, l’Iran, la Corée du Nord, le Nicaragua et la Syrie, a voulu présenter un amendement stipulant que l’ONU « ne peut pas intervenir » en affaires « interne » États, mais la grande majorité de l’Assemblée a refusé de prendre cette proposition en compte.

Avant le sommet, Antonio Guterres avait exprimé une certaine frustration quant au contenu du texte, appelant les États à faire preuve de  » vision «  et de  » courage « ou même un « ambition maximale » renforcer les institutions internationales « obsolète » qui ne sont plus en mesure de répondre efficacement aux menaces actuelles.

L'ONU adopte un pacte pour construire une

Dans le Pacte, les dirigeants s’engagent à renforcer le système multilatéral « pour suivre le rythme d’un monde en mutation », « protéger les besoins et les intérêts des générations actuelles et futures » menacé par « crises continues ». « Nous croyons qu’il existe une voie vers un avenir meilleur pour toute l’humanité. »

Le Pacte présente sur plus de 20 pages 56 « actes » dans des domaines allant de l’importance du multilatéralisme au respect de la Charte de l’ONU et au maintien de la paix, de la réforme des institutions financières internationales à celle du Conseil de sécurité de l’ONU, ou encore de la lutte contre le changement climatique, du désarmement et du développement de l’intelligence artificielle.

« De l’eau tiède »

Même s’il y en a quelques-uns « bonnes idées », « Ce n’est pas le genre de document révolutionnaire réformant totalement le multilatéralisme qu’avait appelé de ses vœux Antonio Guterres »« Nous avons besoin d’une réponse claire et précise », a déclaré à l’AFP Richard Gowan, de l’International Crisis Group, avant l’adoption de la mesure.

Un avis plutôt partagé parmi les diplomates, dont beaucoup ont levé les yeux au ciel lorsqu’ils ont été interrogés sur l’ambition du texte et son impact.

L'ONU adopte un pacte pour construire une

« De l’eau tiède », « le plus petit dénominateur commun », « décevant »« Idéalement, on aurait espéré des idées nouvelles, des idées 2.0. Mais quand on a près de 200 pays qui doivent se mettre d’accord, ça ressemble à un sapin de Noël. »a noté un diplomate.

La lutte contre le réchauffement climatique a été l’un des points délicats des négociations, la référence à la  » transition «  pour sortir des énergies fossiles qui ont disparu du projet de texte depuis plusieurs semaines.

Malgré les critiques et même s’il ne faut pas s’attendre à ce que cela « Pacte » créer la paix « du jour au lendemain »C’est « une opportunité d’affirmer notre engagement collectif en faveur du multilatéralisme, malgré le contexte géopolitique difficile actuel »estime toutefois un diplomate occidental, insistant sur l’espoir de renforcer ainsi la confiance entre le Nord et le Sud.

Les pays en développement ont notamment appelé à des engagements concrets sur une réforme des institutions financières internationales, afin de faciliter l’accès de certains d’entre eux à des financements préférentiels pour faire face notamment aux impacts du changement climatique.

Le projet comprend également certains « engagements importants » à cet égard, Human Rights Watch a commenté, saluant également les éléments sur « La centralité des droits de l’homme ».

Mais « Les dirigeants mondiaux doivent démontrer qu’ils sont prêts à agir pour défendre les droits de l’homme »a insisté Louis Charbonneau, expert de l’ONU auprès de l’ONG.

Quel que soit son contenu, le « Pacte » et ses annexes (Pacte numérique mondial et Déclaration pour les générations futures) sont en effet non contraignantes, posant la question de leur mise en œuvre alors que certains des principes avancés, comme la protection des civils dans les conflits, sont quotidiennement violés.

New Grb1

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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