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Longs délais chez Hydro-Québec : 12 à 18 mois pour raccorder les bornes

Les commerçants qui veulent offrir à leurs clients la possibilité de brancher leur voiture aux bornes de recharge font face à des délais imposés par Hydro-Québec qui peuvent atteindre 18 mois. La société d’État dit vouloir réduire la liste d’attente, entre autres, en ajoutant plus de ressources pour raccorder les bornes à son réseau électrique.


Photo Agence QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY

Les délais moyens d’Hydro-Québec sont de 12 à 18 mois selon la complexité des travaux. Par exemple, le Canadian Tire de Tremblant, qui a ouvert ses portes le 26 mai 2023, compte actuellement quatre bornes flambant neuves qui ne sont toujours pas fonctionnelles.


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« C’est normal, on sait que c’est un besoin pour les véhicules électriques », affirme le conducteur d’une voiture électrique rencontré par l’Agence QMI au magasin, Érik Vincent.

« Il y a quelqu’un quelque part qui ne fait pas son travail », renchérit un chauffeur de taxi électrique local, Michel Delafontaine.

Canadian Tire ne nous a pas rappelés. Selon la société d’État, des délais dans l’entente administrative avec l’entreprise qui a installé les bornes, Electrify Canada, expliqueraient le retard. Une porte-parole d’Electrify Canada, Tara Geiger, a indiqué par courriel que la mise en service « nécessite de nombreux intervenants dont l’échéancier dépend de nombreuses variables » et qu’elle « devrait » finalement être complétée ce mois-ci, soit plus de 15 mois après l’ouverture du magasin.


Photo Agence QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY

À l’instar de la société d’État avec son réseau de bornes de recharge publiques, plusieurs entreprises privées se spécialisent dans l’installation de bornes de recharge au Québec. Mais peu importe qui les installe, l’étape finale, soit le raccordement de la borne au réseau électrique, doit être réalisée par Hydro-Québec.


Photo Agence QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY

Le Canadian Tire de Mont-Tremblant n’est pas le seul dans cette situation. Hydro-Québec dit traiter actuellement 200 demandes d’installation de bornes de recharge privées à vocation commerciale. Les entreprises qui vendent des bornes de recharge et qui souhaitent garder l’anonymat par crainte de se mettre à dos Hydro-Québec affirment que plusieurs de leurs clients, comme les arénas et les concessionnaires automobiles, se plaignent également des listes d’attente de la société d’État.


Photo Agence QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY

L’une des rares entreprises à avoir accepté de s’exprimer ouvertement est BEQ Technologie. Le vice-président de l’entreprise sherbrookoise, Michael Laroche, dit comprendre les enjeux auxquels fait face Hydro-Québec et aussi la déception des clients.

« Notre installation est terminée, le client a payé et on attend (…) Pour le client, c’est une dépense qui est faite d’avance, pour un service qu’il n’a pas obtenu, c’est certainement plus embêtant (…) Avec l’année qu’on a eu (…) toutes sortes d’urgences qui créent des retards sur des branchements comme ça. C’est difficile de planifier un branchement qui peut paraître simple et de le mixer sur tout son réseau », explique M. Laroche.

Manque de personnel

Un employé d’Hydro-Québec qui connaît bien le secteur explique que son employeur doit faire des choix parce que la main-d’œuvre n’est pas proportionnelle à la demande.

« Des branchements, des débranchements, il y a des équipes qui font ça toute la journée. Sauf qu’il faut prioriser (…) le citoyen qui n’a plus de courant chez lui (…) L’industrie s’électrise (…) Étant donné qu’on a de gros projets qu’on n’avait pas avant, est-ce qu’on a plus de gens pour le faire qu’avant, la réponse est oui. Si on avait 50 personnes de plus pour faire des branchements, la liste descendrait plus vite », explique l’employé, qui préfère garder l’anonymat car il n’est pas autorisé à parler aux médias.

Hydro-Québec ajoute que son objectif est de réduire les délais en ajoutant plus de ressources dans ce secteur et en simplifiant le processus de traitement des demandes.

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