Londres se dit « prêt » à appliquer son projet de loi, débattu lundi, « quoi qu’il arrive »
Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a assuré, lundi 22 avril, que tout était » prêt « d’expulser les demandeurs d’asile vers le Rwanda, une fois le projet de loi en ce sens adopté.
« Ces vols décolleront quoi qu’il arrive »a déclaré M. Sunak lors d’une conférence de presse destinée à présenter les moyens déployés par le gouvernement pour organiser ces expulsions, avant une journée cruciale au Parlement au cours de laquelle le texte pourrait être voté. « Le premier vol partira dans dix à douze semaines »a assuré M. Sunak, soit «plus tard que nous l’aurions souhaité». Le gouvernement avait jusqu’ici affiché sa volonté de voir les expulsions commencer au printemps.
Le Premier ministre britannique a blâmé l’opposition à la chambre haute du Parlement, où les conservateurs ne disposent pas de majorité, et qui tente depuis des semaines d’assouplir le projet de loi.
Le projet critiqué même à l’ONU
Annoncé sous Boris Johnson, en 2022, et présenté comme une mesure phare de la politique de M. Sunak de lutte contre l’immigration clandestine, ce projet vise à envoyer au Rwanda – d’où qu’ils viennent – les demandeurs d’asile entrés illégalement au Royaume-Uni.
L’enjeu est également électoral pour le Parti conservateur et pour M. Sunak, à quelques mois des prochaines élections législatives, pour lesquelles l’opposition travailliste est nettement en tête.
Adossé à un nouveau traité entre Londres et Kigali, qui prévoit notamment le versement de sommes substantielles au Rwanda en échange de l’accueil des migrants, le projet de loi vise à répondre aux conclusions de la Cour suprême, qui avait jugé illégal le projet initial. en novembre 2023.
Il définit notamment le Rwanda comme un pays tiers sûr. Pourtant, si le Rwanda se présente comme l’un des pays les plus stables du continent africain, son président, Paul Kagame, est accusé de gouverner dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression.
Le gouvernement a mobilisé des centaines de personnels, dont des juges, pour traiter rapidement d’éventuels recours des migrants illégaux, et a libéré 2 200 lieux de détention à leur intention en attendant que leur cas soit étudié, a déclaré lundi M. Sunak. De la « vols charters » ont été réservés pour procéder à ces expulsions, a-t-il ajouté.
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Le projet britannique est vivement critiqué même au sein des Nations Unies (ONU), dont le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, a estimé qu’il « contre les principes fondamentaux des droits de l’homme ».