Quatre ans après sa mise en œuvre effective, le Brexit ne semble pas prêt de s’adoucir. Londres s’est ainsi montré inflexible face à une proposition de Bruxelles visant à relancer la mobilité des jeunes entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, qui a payé le prix de la sortie de ce dernier de l’espace de libre circulation des personnes.
Ce samedi, Londres a définitivement écarté la proposition de la Commission européenne d’ouvrir des négociations sur le sujet. Jeudi, elle a évoqué un accord « ambitieux mais réaliste », qui permettrait aux jeunes de l’UE et du Royaume-Uni âgés de 18 à 30 ans de rester jusqu’à quatre ans dans leur pays de destination.
Downing Street ne laissait aucun espoir de voir ces négociations voir le jour au vu de la déclaration envoyée aux médias : « Nous n’introduisons pas de programme de mobilité des jeunes à l’échelle européenne, la libre circulation au sein de l’UE a pris fin et il n’est pas prévu de la réintroduire. »
« Nous avons conclu des accords avec 13 pays, dont l’Australie et la Nouvelle-Zélande, et restons ouverts à la conclusion d’accords avec nos partenaires internationaux, y compris les États membres de l’UE, lorsque cela est approprié. l’intérêt du Royaume-Uni et qu’il promeuve les compétences et les perspectives de nos jeunes », a également fait valoir son porte-parole.
Sollicitée par l’AFP, la Commission européenne n’a pas souhaité faire de commentaire.
Cet accord aurait également garanti un traitement équitable entre les étudiants européens et britanniques en termes de frais de scolarité. Depuis le Brexit, les jeunes ressortissants de l’UE souhaitant étudier au Royaume-Uni doivent payer des frais de scolarité plus élevés (en moyenne 22 000 livres par an, soit 25 700 euros pour un diplôme de premier cycle) que ceux dont les étudiants résidant au Royaume-Uni sont redevables (environ 25 700 euros pour un diplôme de premier cycle). 9 000 livres, 10 500 euros).
Gouvernement et opposition alignés contre Bruxelles
Le gouvernement conservateur britannique, qui souhaite réduire l’immigration légale, a durci en janvier les conditions d’obtention de visa pour les étudiants. Ils ne peuvent plus, sauf exceptions, faire venir leurs proches au Royaume-Uni. Londres a par ailleurs refusé de rester dans le programme européen d’échange d’étudiants Erasmus auquel elle participait depuis 1987.
Un changement de majorité ne changerait pas, a priori, la position de Londres. Le parti travailliste dirigé par Keir Starmer, largement en tête des sondages pour les élections législatives qui devraient se tenir à l’automne, a également exclu la possibilité d’un accord sur la mobilité des jeunes au niveau européen.
« Un gouvernement travailliste aspirerait à améliorer les relations de travail du Royaume-Uni avec l’UE, mais sans franchir certaines lignes rouges : pas de retour au marché unique, à l’union douanière ou à la libre circulation », a commenté vendredi un porte-parole travailliste.
Or, un sondage indiquait fin 2023 qu’une majorité de Britanniques serait favorable à un retour du Royaume-Uni dans le marché unique européen, quitte à rétablir la libre circulation des personnes entre les Etats membres.
Avec l’AFP