Les jeunes « Il faut dominer les médias sociaux, et non pas se laisser dominer par les médias sociaux. » Cette injonction du Dr Natasha Azzopardi-Muscat, membre du comité de direction de la branche européenne de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a publié mercredi 25 septembre une étude sur le sujet, reflète le défi auquel est confrontée la société face à des jeunes plus à risque de développer une addiction.
En 2022, 11 % des adolescents (13 % des filles et 9 % des garçons) présentent des signes d’utilisation problématique des réseaux sociaux, contre seulement 7 % quatre ans plus tôt, selon des données obtenues auprès de 280 000 jeunes de 11, 13 et 15 ans provenant de quarante-quatre pays d’Europe, d’Asie centrale et du Canada.
En d’autres termes, ils présentent des symptômes similaires à ceux de l’addiction : incapacité à contrôler une consommation excessive, sentiment de repli sur soi et d’abandon d’autres activités au profit des réseaux sociaux, et conséquences négatives d’une consommation excessive dans la vie quotidienne.
Ce phénomène est plus répandu chez les filles roumaines âgées de 13 à 15 ans, touchant 28 % d’entre elles, et moins chez les garçons néerlandais (3 %). « Nous devons agir immédiatement et durablement pour aider les adolescents à mettre un terme à une utilisation potentiellement néfaste des réseaux sociaux, qui peut conduire à la dépression, au harcèlement, à l’anxiété et à de mauvais résultats scolaires. »Le directeur de l’OMS Europe, Hans Kluge, l’a déclaré dans un communiqué.
L’addiction au jeu également en cause
Autre source d’inquiétude : un tiers des adolescents jouent quotidiennement en ligne et 22 % d’entre eux pendant au moins quatre heures, selon l’OMS, qui précise que sur l’ensemble de la cohorte, 12 % des adolescents ont un comportement problématique en matière de jeu (16 % des garçons et 7 % des filles).
« Il est essentiel que nous prenions des mesures pour protéger les jeunes, afin qu’ils puissent naviguer en toute sécurité dans le paysage numérique et soient en mesure de faire des choix éclairés concernant leurs activités en ligne, en maximisant les avantages tout en minimisant les risques pour leur bien-être mental et social. »dit M.moi Azzopardi-Muscat, cité dans un communiqué de presse.
L’agence onusienne recommande aux autorités nationales d’améliorer les environnements numériques et les mesures éducatives pour permettre aux jeunes de naviguer en toute sécurité dans le monde numérique. L’ONU souligne les avantages d’une utilisation responsable des médias sociaux, notamment la connexion entre ceux qui partagent les mêmes passions et intérêts. Par exemple, 36 % des jeunes et 44 % des filles de 15 ans déclarent être constamment en contact numérique avec leurs amis.