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Lomiko Metals : les entreprises disent non à une mine de graphite financée par la Défense américaine

Fait rare: une majorité de grandes et petites entreprises de la région visée par le projet de mine de graphite, financé par la Défense nationale américaine, ajoutent leur voix à l’opposition déjà connue des élus et des groupes environnementaux de l’Outaouais contre ce projet.

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Dans un communiqué, le groupe, qui regroupe jusqu’à présent plus d’une centaine d’entreprises, a pris fermement position contre le projet de construction d’une mine à ciel ouvert mené par Lomiko Metals, une société minière basée à Surrey, en Colombie-Britannique.

Selon ces gens d’affaires, le projet minier La Loutre pourrait perturber gravement l’économie de la région de la Petite-Nation, qui serait caractérisée par la mise en valeur et l’utilisation harmonieuse de ses « ressources naturelles très riches comme l’eau et la forêt ».


Lomiko Metals : les entreprises disent non à une mine de graphite financée par la Défense américaine

Photo avec l’aimable autorisation de CHRISTIAN HOLDEN

« Devant une situation comme celle-ci, il faut penser au-delà de nos intérêts particuliers », affirme Geneviève Gagnon, présidente du Groupe Gagnon, qui a initié cette initiative avec David Lauzon d’Industries Lauzon. « Vous savez, en affaires, on ne peut pas seulement penser au court terme. Pour maintenir un écosystème sain, il faut penser au long terme, et bien au-delà des bénéfices que nous pourrions tirer, en tant qu’entrepreneurs, d’un tel projet à court terme. »

Une position inhabituelle

Cette mobilisation du monde économique est contraire au comportement habituellement adopté par les entrepreneurs des collectivités ciblées par un grand projet industriel. Traditionnellement, les promesses de création d’emplois et de retombées économiques sont utilisées par le monde des affaires pour disqualifier les préoccupations soulevées par les organisations de protection de l’environnement.


Lomiko Metals : les entreprises disent non à une mine de graphite financée par la Défense américaine

Des résidents de l’Outaouais, à une trentaine de kilomètres de Mont-Tremblant, craignent qu’une mine à ciel ouvert comparable à celle creusée par Osisko, en lieu et place de vastes portions de la municipalité de Malartic, en Abitibi, soit autorisée sur leur territoire.

Photo Agence QMI, FRANÇOIS MUNGER

Ce fut récemment le cas dans le dossier de l’implantation de l’usine Northvolt en Montérégie. Le même scénario semble se dessiner dans le cadre des audiences du BAPE sur le projet de Falco de construire une nouvelle mine sous la ville de Rouyn-Noranda, en Abitibi.

« Cette sortie inattendue de gens d’affaires donne matière à réflexion », s’étonne Louis Saint-Hilaire, président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation. « Il arrive un moment où l’on peut se demander : qui va vraiment appuyer cette mine, si on en est rendu au point où même les entreprises et les entrepreneurs de la région se regroupent pour exiger qu’elle ne voie jamais le jour ? »


Lomiko Metals : les entreprises disent non à une mine de graphite financée par la Défense américaine

Louis Saint-Hilaire, président du Groupe de protection des lacs de la Petite-Nation.

Photo tirée de la page Facebook de la Coalition pour un Québec plus beau

Geneviève Gagnon, propriétaire de quincailleries, de centres de location de machinerie et d’une usine de fabrication de matériaux de construction, n’a pas pu le dire. Elle aurait aimé obtenir des réponses lors d’une rencontre d’information prévue le 25 août à Chénéville. Mais en l’absence de Lomiko Metals, qui a renié son engagement d’y participer, Mme Gagnon a été contrainte de se retirer.moi Gagnon affirme être revenu sans réponse.

« Une chose est sûre, notre résolution du milieu des affaires est sur le bureau de la ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette Vézina, et du ministre responsable de l’Outaouais, Mathieu Lacombe. Notre position est connue; voyons maintenant ce qu’ils en feront. »

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