OM-Nice, ce samedi à 17h, place aux retrouvailles avec le Vélodrome. Vexés de ne pas avoir gagné à domicile il y a trois semaines lors de leur premier match de la saison devant leurs supporters, un peu surpris d’avoir entendu les supporters marseillais siffler Elye Wahi après plusieurs occasions manquées face à Reims, les Olympiens avouent qu’une certaine excitation règne dans le vestiaire à l’idée de fouler à nouveau la pelouse du Vélodrome.
Le Stade Vélodrome affichera complet (65 500 supporters) pour OM-Nice ce samedi 14 septembre et fêtera également les 125 ans du club, ainsi que les anniversaires de deux groupes de supporters : le MTP (Marseille Trop Puissant, virage Nord) et le CU84 (virage Sud), le tout dans un derby du sud avec une forte rivalité entre Marseillais et Niçois.
Pas de place à l’appréhension pour les Marseillais avant de retrouver le Vélodrome ce samedi face aux Aiglons, mais au contraire, beaucoup d’excitation. « Il faut être excité, car on joue dans un stade plein, on est des privilégiés. Mais il faut aussi garder son calme, rester serein et juste », a déclaré Geoffrey Kondogbia, ce vendredi, avant de minimiser l’impact qu’auraient pu avoir les sifflets du Vélodrome sur Elye Wahi et ce sentiment d’impatience des supporters marseillais, au cœur d’une saison où l’OM a bonne mine, certes, mais a besoin d’un peu de temps pour tourner à plein régime.
De Zerbi : « J’aimerais que tous mes joueurs comprennent Marseille »
Alors, cette passion exacerbée des supporters peut-elle être un fardeau pour Marseille ? C’est suite à cette question que Roberto De Zerbi, très respectueux envers l’OM, son histoire et sa ville, avait démontré il y a quelques jours qu’il n’avait pas besoin d’une longue période d’adaptation pour comprendre où il avait mis les pieds.
« Quand on joue au foot dans une ville comme Marseille, il faut comprendre dans quelle ville on est », demande le coach italien… comme une demande adressée à son groupe. « Il y a une belle phrase qui dit que pour être heureux à Marseille, il faut comprendre Marseille, et sentir Marseille. Je crois que je le sens, je sais où je suis. Et j’aimerais que tous mes joueurs comprennent Marseille. Comme dans beaucoup de villes en Italie, surtout celles du Sud, il y a de l’excès. Il peut y avoir de l’exagération dans les deux sens. Dans le bon, car il y a 50 000 abonnés, un stade plein deux heures avant le match et peut-être quelques réactions un peu disproportionnées comme ces sifflets pour Wahi. Mais à l’inverse, s’il avait marqué trois buts, on aurait parlé de lui… comme du futur Drogba ! Il faut juste l’accepter et savoir où l’on est. »
Les sifflets provenant d’une partie du Vélodrome avaient irrité certains supporters
Accepter Marseille, ses réactions spontanées et ses paradoxes. Après le match contre Reims, de nombreux supporters marseillais étaient effectivement agacés… d’avoir entendu une partie du stade siffler, si vite et si fort, Elye Wahi, pour son premier match à domicile, sous ses nouvelles couleurs. « Le Vélodrome résonne parfois fort et je n’avais pas la sensation que les sifflets descendaient des virages », précise un leader d’un groupe de supporters. « Et ce n’est pas grave, il n’y avait rien de méchant. Certains ont manifesté un peu de mécontentement, mais ce n’était pas un tollé, juste de la déception, de la frustration après ces occasions manquées. Un joli coup de pression. Et on soutiendra Wahi au prochain match, il n’y a pas de débat. »
Kondogbia promet que Wahi n’est pas inquiet
La question ne se pose peut-être même pas. Elye Wahi, qui a des problèmes musculaires depuis trois jours, est incertain. Et quoi qu’il arrive, il n’est pas du tout inquiet de retrouver le Vélodrome, assure son coéquipier Geoffrey Kondogbia. « Les sifflets font partie de la carrière d’un joueur, ça construit l’expérience. Il n’est pas inquiet. » Même message du côté du milieu danois Pierre-Emile Hojbjerg, qui voit ce Vélodrome comme un atout, et rien d’autre : « On a de la chance… On a de la chance d’avoir des supporters aussi passionnés derrière nous. Marseille, il y a de la pression, c’est normal. Si tu ne veux pas de pression, tu joueras ailleurs ! », confiait-il cette semaine à RMC Sport et BFM Marseille. Un discours qui a dû plaire aux supporters marseillais. Najet Rami, fidèle supporter de l’OM, abonde dans le même sens : « Avant de s’engager à l’OM, un joueur doit connaître les exigences du Vélodrome. Siffler Wahi pour ses débuts était un peu dur, mais ça ne doit pas le dévaloriser, ça fait mal. Il faut avoir le mental pour jouer à l’OM. »