L’OM durcit sa position face aux attaquants qui refusent des offres et promet de ne plus les laisser jouer
À dix jours de la fin du mercato estival, l’OM doit vendre quelques indésirables pour faciliter la suite de son recrutement. Le problème est que la situation des Olympiens écartés, comme Samuel Gigot, Chancel Mbemba et Jordan Veretout, est loin de s’améliorer. Elle prend même des allures de bras de fer, à l’issue incertaine.
Après deux jours de repos, l’OM a repris le chemin de l’entraînement ce mardi au centre Robert-Louis-Dreyfus. Comme c’est le cas depuis le début de la préparation estivale, une poignée de joueurs ne s’entraînent pas avec le groupe principal.
Samuel Gigot, Chancel Mbemba, Jordan Veretout, trois joueurs clés de la saison dernière qui ont la particularité d’être à un an de la fin de leur contrat avec l’OM, auxquels il faut ajouter une recrue hivernale Ulisses Garcia, sont en marge de l’effectif professionnel, principalement avec l’équipe réserve. Pour alléger ses finances et avancer dans son recrutement, l’OM a besoin de se séparer de ces joueurs, sur lesquels Roberto De Zerbi a annoncé, quelques jours après son arrivée, qu’il ne comptait pas sur eux.
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Une situation de plus en plus tendue
A dix jours de la fin du mercato estival, la situation ne s’améliore pas, elle est même beaucoup plus tendue puisque ces Olympiens ont refusé plusieurs offres. Gigot, Mbemba, Veretout, et même Azzedine Ounahi – qui s’entraîne avec le groupe pro mais que l’OM veut vendre – adoptent la même position : ils répètent qu’ils sont sous contrat, que leur droit est de choisir leur destin, et qu’ils ne partiront que si le club et le challenge proposé les attirent.
La direction de l’OM voit les choses différemment. Dans ses relations avec les joueurs ou même dans les négociations, le président Pablo Longoria use parfois de certaines promesses verbales. Pour attirer des joueurs de la trempe de Pierre-Emerick Aubameyang, le manager espagnol lui avait par exemple promis qu’il ne s’opposerait jamais à son départ en cas d’offre XXL. Le président du club phocéen estime avoir tenu parole alors qu’à l’inverse, d’autres joueurs ne le font pas et n’aident pas l’OM, en refusant certaines offres.
Engagé à partir s’il n’y avait pas de qualification en C1
Ces dernières saisons, l’OM avait accordé des salaires conséquents à certains joueurs, mais aurait convenu avec eux qu’ils quitteraient Marseille en cas de non-qualification pour l’Europe. En clair : un salaire « Ligue des Champions » n’a plus sa place s’il n’y a pas de Ligue des Champions. Dans cette logique, le cas de Geoffrey Kondogbia est différent. Son salaire est conséquent, mais il est sous contrat jusqu’en 2027. L’ancien joueur de l’Atlético Madrid a été réintégré car son discours à De Zerbi l’a séduit. En substance : « Je n’ai pas été à la hauteur la saison dernière. Je vais travailler, donner tout ce que j’ai, essayer de vous convaincre. Et s’il y a une offre et que vous ne comptez pas sur moi, je partirai. »
En juin, l’OM s’est toutefois entête lorsque Jordan Veretout a refusé une offre du Qatar et d’Al-Duhail qui pourrait rapporter 10 millions d’euros à l’OM et le délester de l’un des gros salaires du vestiaire. Concernant Chancel Mbemba, les relations avec la direction sont froides depuis longtemps et le défenseur congolais a même été suspendu pour des propos tenus envers Ali Zarrak, adjoint du conseiller sportif Medhi Benatia. Ces « gentlemen agreement » peuvent s’effriter, en fonction de l’état des relations avec le club et la direction, ou lorsque les joueurs ressentent un sentiment d’injustice. C’est le cas de Samuel Gigot, qui estime s’être toujours battu pour l’OM, le club de son cœur, et qui ne pense pas mériter cette mise à l’écart.
L’OM prêt à ne jamais faire jouer des Olympiens qui ont refusé certaines offres
À ce petit jeu malsain, tout le monde est perdant. En les mettant sur la touche, l’OM prend le risque de dévaloriser ses joueurs et de les aliéner encore plus. Les Olympiens concernés voient leur image ternie, ayant désormais l’étiquette de joueur à problèmes, ce qui peut refroidir les prétendants potentiels. La fracture est donc profonde. Les joueurs laissés de côté ont décidé de prendre leur décision le plus tard possible, ce qui ne convient pas à l’OM, désireux de vendre avant d’acheter.
Certains se disent même prêts, en privé, à aller jusqu’au bout de leur contrat, pour partir gratuitement dans un an, sans laisser la moindre indemnité de transfert à l’OM, mais en s’octroyant une prime à la signature l’été prochain. Pression ou réelle intransigeance : dans une période où le club veut que « l’institution OM » soit plus forte que tout, les dirigeants ont aujourd’hui en tête de ne plus jamais tendre la main aux joueurs qui resteront à Marseille, à un an de la fin de leur contrat, tout en ayant refusé des offres intéressantes. « Si un joueur n’aide pas le club et se moque de nous, on ne fera aucun cadeau », dit-on, en interne. Le bras de fer continue.