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Loi martiale en Corée du Sud : un coup d’État avorté ?

Loi martiale en Corée du Sud : un coup d’État avorté ?

Loi martiale en Corée du Sud : un coup d’État avorté ?

Dans un contexte de débat parlementaire néfaste, le président sud-coréen a déclaré de manière inattendue la loi martiale pour protéger le pays des « forces communistes nord-coréennes ». Il est finalement revenu sur sa décision dans la nuit, suite au rejet du décret par le Parlement.

Le président de la Corée du Sud, Yoon Suk Yeol a déclaré la loi martiale dans le pays en réponse au rejet par l’opposition d’un projet de budget. Une annonce faite via un discours télévisé surprise, ce mardi 3 décembre, dans le contexte d’un débat parlementaire délétère sur le budget.

« Pour protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes et éliminer les éléments hostiles à l’État (…), je déclare la loi martiale d’urgence », a-t-il déclaré. « Sans se soucier des moyens de subsistance du peuple, le parti d’opposition a paralysé le gouvernement, à des fins de destitution, d’enquêtes spéciales et pour protéger son chef de poursuites judiciaires », poursuit-il.

Le Parlement placé sous scellés, l’opposition appelle à manifester

Une décision jugée illégale par le chef de l’opposition, Lee Jae-myung, qui a immédiatement appelé la population à manifester. Dans la foulée, le Parlement nord-coréen a été placé sous scellés et des hélicoptères se sont posés sur son toit, selon les informations de l’agence de presse locale. Yonhap. « L’imposition illégale de la loi martiale par le président Yoon Suk Yeol est invalide », a-t-il déclaré. « Venez à l’Assemblée nationale maintenant. J’y vais aussi », a-t-il ajouté, pour ce qui ressemblait à deux gouttes d’eau à un coup d’Etat.

C’est alors que des centaines de personnes se sont rassemblées au Parlement pour protester contre la loi martiale. La tension était palpable sur place. Des forces spéciales ont été dépêchées sur place pour tenter de pénétrer dans le Parlement, à l’initiative du Président de la République, face à une foule qui tentait de les en empêcher.

Les activités politiques ont été interdites et les médias placés sous surveillance gouvernementale, a déclaré le chef de l’armée Park An-su dans une déclaration à l’Agence-France-Presse (AFP). L’armée s’est retirée, mais a indiqué qu’elle « appliquerait la loi martiale jusqu’à ce qu’elle soit levée par le président ».

La loi martiale finalement rejetée à l’unanimité, puis levée

Dans l’urgence, et alors qu’il n’avait plus juridiquement aucun poids politique, le Parlement nord-coréen a organisé un vote pour annuler la loi martiale déclarée par le président. Il a été rejeté mardi soir (1 heure locale) à l’unanimité par les 190 députés présents sur les 300 parlementaires présents dans l’hémicycle. Une procédure de destitution du président a dû être rapidement orchestrée, après cette tentative de coup d’État manquée. Le secrétaire d’État adjoint américain, Kurt Campbell, a fait part ce mardi de sa « grande inquiétude », espérant une issue respectueuse de « l’État de droit ».

Vers 21 heures, heure française, ou 5 heures du matin en Corée du Sud, le président sud-coréen a finalement annoncé qu’il levait la loi martiale, après que le Parlement l’ait rejetée. La loi martiale ne sera donc finalement en vigueur que depuis quelques heures. Le président Yoon Suk-yeol a toutefois soutenu qu’il avait pris cette décision afin de « sauver le pays des forces hostiles à l’État ». La loi martiale devait être officiellement levée à l’issue d’une réunion de son cabinet tandis que les troupes armées déployées pour l’occasion étaient rappelées.

GrP1

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