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« Loi AirBnb » : Sète pourrait durcir ses règles contre les meublés de tourisme et les résidences secondaires

« Loi AirBnb » : Sète pourrait durcir ses règles contre les meublés de tourisme et les résidences secondaires

Sète Agglo pourrait profiter de la nouvelle loi adoptée le 7 novembre pour limiter son approvisionnement. Enjeu : réduire les difficultés majeures pour trouver un logement longue durée à Sète.

La « loi AirBnb », visant à encadrer les constructions touristiques, a été définitivement adoptée par le Parlement le 7 novembre. Très demandée depuis quelques temps, notamment à Sète, cette mesure vise à mieux encadrer les meublés de tourisme, dont le marché déborde au singulier. île. (à l’heure où j’écris ces lignes, près de 1000 offres d’hébergements à Sète sur AirBnb pour le week-end du 23-24 novembre, NDLR). Cette activité de location est certes nécessaire aux propriétaires locaux, mais elle prend aujourd’hui une ampleur incontrôlable. La spéculation et les complications liées à l’accès au logement traditionnel constituent les principaux inconvénients.

De grandes difficultés pour trouver un logement à Sète

Avec cette loi, Sète a l’opportunité de passer à la vitesse supérieure dans sa démarche, déjà engagée, de lutte contre la crise du logement. A cet égard, l’île singulière est même identifiée comme une « zone tendue », qui désigne des secteurs géographiques dans lesquels la crise du logement est très marquée en raison de la hausse continue des loyers et de la pénurie de logements locatifs. Les habitants de ces zones rencontrent de grandes difficultés pour trouver un logement.

La semaine dernière, au conseil d’agglomération, la conseillère Laura Seguin n’a pas manqué d’interroger la présidence au sujet de cette nouvelle loi. « Elle offre de nouveaux outils au maire, notamment la mise en place de quotas de meublés de tourisme. Dans une zone tendue, où l’on compte plus de 20 % de résidences secondaires (Sète était en 2021 à 21,9 %, l’Agglo à 26,3 %), il est possible d’établir des PLU qui limitent les résidences secondaires ou les locations saisonnières. Je trouverais intéressant d’avoir une réflexion collective à l’échelle de l’Agglo. Ce serait un levier à explorer. « 

Modifier le Plan Local d’Urbanisme ?

A moyen terme, Sète, classée zone tendue, pourrait s’octroyer le droit de modifier son plan local d’urbanisme, de sorte que l’achat de résidences secondaires ou de locations saisonnières soit impossible au sein des programmes de logements en construction. « Nous demandons notamment que les milliers de logements construits sur la nouvelle ZAC entrée Est soient immédiatement protégés, et affectés uniquement à un usage d’habitation principal »fait déjà valoir l’élu écologiste Laurent Hercé. Qui voudrait aussi des quotas « être appliqué dans les quartiers déjà construits ».

Quotas, réserves, jours de location…

« C’est un texte pour les Français, pour ceux qui recherchent un logement de longue durée et qui n’arrivent pas à trouver un logement »souligne la ministre du Logement, Valérie Létard, au sujet de la nouvelle « loi Airbnb ». Celle-ci prévoit l’instauration de quotas de meublés de tourisme, de surfaces réservées à la construction de résidences principales, ou encore la réduction du nombre maximum de jours de location touristique des résidences principales, entre 120 et 90 jours. Airbnb et Abritel, en croissance ces dernières années, sont particulièrement visés par le législateur. L’idée principale du texte est aussi de limiter les avantages fiscaux accordés aux propriétaires d’hébergements touristiques, et de faciliter la tâche des collectivités qui tentent de réguler le phénomène.

En trente ans (1990-2021), le nombre de résidences secondaires à Sète est passé de 3 477 à 7 269, soit une augmentation de + 109 %. Un phénomène auquel la Ville s’est attaquée en 2021, en choisissant d’augmenter de 40 % la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Après un premier bilan, cette mesure porte ses fruits. En 2024, et pour la première fois depuis 50 ans, ce chiffre baisse (7053 en 2024). « Depuis trois ans, nous constatons une stagnation du nombre de résidences secondaires »note François Escargue, adjoint aux finances à la Ville de Sète.

« Cela fait trois ans que le nombre de résidences secondaires stagne »

« Nous avons réussi à limiter leur augmentationpoursuit l’élu. Nous ne voulons pas les rayer de la carte, mais d’un autre côté, les habitants qui vivent sur le territoire ont besoin d’être logés. Nous avons peu de leviers pour agir, nous recherchons un équilibre. Il ne s’agit pas d’une guerre contre les résidences secondaires, mais il y en a un bon nombre qui ont un caractère spéculatif. C’est contre cela que nous luttons.

Une manne financière pour les collectivités

Depuis 2022, Sète a également mis en place l’obligation d’enregistrement pour les propriétaires avant de mettre en location leur bien. Le système fonctionne également à Frontignan, Balaruc-les-Bains et Marseillan. Et si la collectivité entend poursuivre la chasse aux meublés de tourisme et aux résidences secondaires, l’impact sur ses caisses n’est pas neutre. En 2023, les plateformes ont versé 630 000 € à la Ville en taxe de séjour. Sur l’ensemble des 14 communes de l’Agglomération, ce montant s’élève à 1,2 M€.

Le +40 % sur la taxe d’habitation pour les résidences secondaires, en 2021, a également fait rentrer 3 millions d’euros de nouvelles recettes dans les caisses sétoises. « La taxe sur les résidences secondaires, le permis de louer… Ce sont des systèmes déjà en place, nous réfléchissons constamment »renchérit le maire et président de Sète Agglo, François Commeinhes, qui ne ferme donc pas la porte à un nouveau durcissement des mesures.

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