Il n’y va pas par quatre chemins : « la crise du logement est grave ». Pour Olivier Sichel, le directeur de la Banque des Territoires (groupe Caisse des Dépôts), la cause de la situation est très claire. « Nous n’avons pas construit suffisamment pour répondre aux besoins », explique le dirigeant, interrogé en marge du Forum économique breton de Saint-Malo (35). L’offre étant insuffisante, les prix augmentent, une tendance accentuée par la raréfaction du foncier et l’inflation sur les matières premières. Mais comme les taux d’intérêt ont flambé, emprunter est plus cher et acheter plus difficile, entraînant un coup d’arrêt du marché de la construction. La Bretagne, du fait de son attractivité, est particulièrement touchée, pointe Olivier Sichel. « C’est une région où la crise est plus aiguë que dans d’autres territoires ».
250 millions d’euros pour le logement social
Conséquence de cette situation, les locataires de logements sociaux sont moins nombreux à quitter leur logement, tandis que les demandes s’accumulent. Selon l’Union sociale pour l’habitat (USH), 100 000 demandes supplémentaires ont été enregistrées en 2024 au niveau national. Pour assurer la poursuite de la construction de logements sociaux, la Banque des territoires a prêté 9,4 milliards d’euros aux bailleurs sociaux en 2023. « En Bretagne, ce sont 439 millions d’euros pour l’acquisition et la construction de 4 133 logements », précise Olivier Sichel.
En 2024, les financements seront plus importants. « Fin juillet, nous avions déjà atteint douze milliards d’euros, dont 250 millions pour la Bretagne, et nous devrions terminer l’année à quinze milliards. Nous jouons donc pleinement notre rôle d’investisseur contra-cyclique, pour permettre aux ménages les plus démunis de trouver un logement », précise Olivier Sichel.
Outre le logement social, la Banque des Territoires a également investi deux milliards d’euros en 2023 dans les logements dits intermédiaires, destinés aux classes moyennes et proposés à des prix 10% à 12% inférieurs au marché traditionnel.
« Tout cela ne suffit pas »
Mais « tout cela ne suffit pas. C’est une contribution pour résoudre la crise, très ciblée sur les plus démunis », prévient Olivier Sichel. Pour lui, l’une des clés du problème réside peut-être dans le bail réel solidaire (BRS). Conçu pour dynamiser l’accession à la propriété. Le principe : séparer la propriété du foncier, qui échoit aux collectivités locales, et celle des murs, qui sont acquis par les particuliers. « Les baisses de prix au m² peuvent atteindre 30 à 40 % par rapport au marché », assure le patron de la Banque des Territoires. Et à la revente, la plus-value est plafonnée au taux du livret A, fixé à 3 % depuis février 2023. Le dispositif a déjà été mis en place dans plusieurs collectivités, notamment dans la métropole rennaise.
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