L’œuf ou la poule ? La question qu’Aristote s’est posée il y a plus de 2 300 ans vient peut-être de trouver sa réponse
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Le fameux paradoxe de la poule et de l’œuf vous intrigue ? Une équipe de chercheurs suisses a peut-être trouvé une réponse à cette question qui fascine depuis des siècles. Et d’après leurs travaux, la solution serait… l’œuf.
Le dilemme est simple : pour avoir un œuf, il faut une poule, mais pour avoir une poule, il faut un œuf. Le paradoxe est évident ! Le philosophe grec Aristote parlait déjà du sujet il y a plus de deux millénaires.et pour lui, tout a commencé avec un poulet.
Or, selon une étude réalisée par Marine Olivetta de l’Université de Genève et publiée dans la revue Nature, Les « œufs » auraient pu exister bien avant l’apparition des animaux.
Les œufs avant les animaux, une découverte surprenante
Les chercheurs se sont intéressés à un microbe vieux d’un milliard d’années appelé Chromosphaera perkinsii. Ce micro-organisme unicellulaire, qui vit dans la boue des fonds marins, n’est pas un animal mais s’en rapproche étonnamment. Il appartient au groupe des ichtyosporéesorganismes qui se sont séparés il y a plus d’un milliard d’années de la lignée qui a donné naissance aux animaux. Malgré cette distance évolutive, C. perkinsii partage des caractéristiques surprenantes avec les embryons animaux.
Lors de sa reproduction, ce microbe adopte un comportement similaire à celui des embryons animaux. Il divise ses cellules comme le font les animaux au début de leur développement, un processus appelé clivage. Après, les cellules forment un amas organisé, creux au centretrès similaire à la blastula – une étape clé du développement embryonnaire chez tous les animaux.
« Bien que C. perkinsii soit une espèce unicellulaire, ce comportement montre que les processus de coordination et de différenciation multicellulaires étaient déjà présents bien avant l’apparition des premiers animaux sur Terre »résume Omaya Dudin, de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, qui a participé à l’étude. Autrement dit, Les mécanismes essentiels à la formation des embryons existaient probablement déjà avant même l’existence des premiers animaux.
Une découverte passionnante qui bouscule bien des connaissances
Cette découverte révolutionne notre compréhension de l’évolution. Chez les animaux, la formation de blastula est une étape essentielle du développement embryonnaire. Le fait que C. perkinsii présente une organisation cellulaire similaire suggère que les outils génétiques nécessaires à ce processus existaient bien avant l’apparition des animaux multicellulaires.
Cependant, les chercheurs envisagent deux hypothèses. D’une part, ces similitudes pourraient refléter un héritage évolutif d’un ancêtre commun de C. perkinsii et d’animaux. En revanche, ils pourraient résulter d’une évolution convergente : la nature aurait trouvé des solutions similaires dans des lignées très différentes, indépendamment les unes des autres.
Dans les deux cas, Cette découverte révèle que les premiers organismes vivants disposaient d’une boîte à outils génétique bien plus sophistiquée qu’on ne le pensait auparavant.
Et maintenant ?
Les chercheurs suisses à l’origine de cette découverte espèrent désormais aller encore plus loin. « Les recherches futures seront essentielles pour élucider comment la différenciation cellulaire spatiale s’établit chez C. perkinsii »ils expliquent. Leur objectif est de mieux comprendre les mécanismes évolutifs qui ont permis l’émergence de la multicellularité, étape décisive dans l’histoire de la vie.
Cette étude nous rappelle que la nature regorge encore de secrets, et que même les organismes les plus simples peuvent faire la lumière sur l’origine de la vie. Alors, vous êtes plutôt œuf maintenant ?