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L’Occident cherche à mettre les 300 milliards d’euros d’avoirs russes gelés au service de l’Ukraine

Nous allons de l’avant. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 et les sanctions internationales qui en ont résulté, environ 300 milliards d’euros d’actifs de la Banque centrale de Russie ont été gelés par les pays du G7 et l’Union européenne.

Depuis, des voix se sont élevées pour exiger que les pays occidentaux utilisent cet argent pour aider l’Ukraine, en vain. Mais les choses commencent peut-être à se dégrader, rapporte le quotidien américain Washington Post.

Il faut dire que la manœuvre est délicate. Ces avoirs ont été gelés, non saisis, et pourraient donc théoriquement être réclamés par leurs propriétaires le jour de la fin des sanctions occidentales.

Si Washington réclame depuis longtemps leur confiscation pure et simple, des pays comme la France et l’Allemagne appellent jusqu’à présent à la prudence, de peur de provoquer des représailles russes et de décourager les investissements étrangers.

Le G7 attendu au coin de la rue

Or, ce mardi 21 mai, les ministres des Affaires étrangères et européennes des vingt-sept pays membres de l’Union européenne (UE) ont convenu d’utiliser le «des bénéfices exceptionnels» générés par le gel des avoirs russes. Cela représente entre 2,5 et 3 milliards d’euros par an pour soutenir Kiev, dont 90 % sont alloués à l’aide militaire directe à l’armée ukrainienne et 10 % sont versés au budget européen pour moderniser l’industrie de défense ukrainienne.

Mais le montant est insuffisant. Janet Yellen, la secrétaire au Trésor des États-Unis, a donc entamé cette semaine une tournée internationale pour mobiliser les pays du G7 sur cette question. « Il est vital et urgent que nous trouvions collectivement un moyen de libérer la valeur des actifs souverains russes bloqués dans nos juridictions au profit de l’Ukraine »a-t-elle déclaré à Francfort (Allemagne), mardi 21 mai.

Le lendemain, lors du G7 Finances organisé à Stresa (Piémont, Italie), Janet Yellen récidive. Elle a appelé les pays du G7 à être « plus ambitieux »: « Nous soutenons la décision de l’UE d’utiliser les bénéfices exceptionnels générés par ces actifs, mais nous devons également poursuivre nos efforts collectifs vers des options plus ambitieuses, en tenant compte de tous les risques associés et en agissant ensemble. »

Une option serait de prendre une longueur d’avance en prêtant des dizaines de milliards à l’Ukraine en échange de futurs bénéfices générés par le gel des avoirs russes. Même si les contours du projet restent flous, il semble faire consensus comme moyen d’assurer davantage de financements à Kiev à moyen terme, face à une guerre qui s’annonce longue.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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