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L’obsession de la croissance encouragerait une « économie d’épuisement professionnel », selon un expert de l’ONU

L’obsession de la croissance encouragerait une « économie d’épuisement professionnel », selon un expert de l’ONU

Dans un rapport présenté jeudi, le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté estime que les problèmes de santé mentale coûtent à l’économie des milliards de dollars par an.

Notre entreprise « obsédé » par la croissance économique, le monde traverse une crise de santé mentale, qui touche particulièrement les plus défavorisés, a estimé ce jeudi 24 octobre le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté. « L’économie du burn-out »présenté à New York, se penche sur « cercle vicieux » entre pauvreté et problèmes de santé mentale, la pauvreté étant à la fois une source et une conséquence des problèmes mentaux, qui touchent quelque 970 millions de personnes dans le monde selon l’Organisation mondiale de la santé.

« La mode est à la promotion de sociétés obsédées par la croissance, caractérisées par un climat de compétition et de course à la performance, entraînant un sentiment d’anxiété lié au statut et poussant dans la dépression les travailleurs qui ne parviennent pas à atteindre la dépression. ne pas répondre aux attentes irréalistes quant à ce que signifie vivre une vie productive »écrit Olivier De Schutter, qui qualifie cette quête obsessionnelle d’augmentation du PIB de « croissance ».

« Mille milliards de dollars par an » perdus

« Il est cependant possible de sortir de cet engrenage, il a estimé, à condition d’accorder une plus grande importance au bien-être qu’à la quête sans fin de la croissance économique. « Nous devons aller au-delà de la simple fourniture d’un soutien médical aux personnes souffrant de dépression et d’anxiété »a déclaré le rapporteur, refusant seulement « traiter les symptômes ». « Nous devons comprendre que l’économie exerce désormais une pression sur les gens »surtout les plus pauvres.

Les pauvres qui font face à de plus grandes « charge mentale » pour joindre les deux bouts, qui sont confrontés à la stigmatisation, en particulier dans des sociétés où les inégalités sont grandes, et qui n’ont pas les moyens de se faire soigner pour les problèmes mentaux qu’ils pourraient rencontrer. Même si, pour le rapporteur, les médicaments ne sont pas forcément une panacée, « les retours sur investissement dans le traitement de la dépression et de l’anxiété seraient considérables »depuis les troubles de santé mentale « entraînent des pertes de l’ordre d’un billion de dollars par an, la dépression étant le principal contributeur à une mauvaise santé et à l’invalidité ».

Et ces populations pauvres et précaires n’ont pas forcément le choix de leur travail, acceptant « charge de travail élevée, exigences de productivité accrues et manque de contrôle sur l’exécution des tâches ». Pour « briser les cercles vicieux »Olivier De Schutter appelle notamment à la lutte contre les inégalités, à une meilleure prise en compte des risques psychosociaux au travail, ainsi qu’à la mise en place d’un « Revenu de base inconditionnel ».

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