Émissions de CO2 et réglementation insuffisante
Malgré l’adoption de réglementations visant à réduire les émissions de CO2 des voitures à moteur à combustion, les efforts de l’UE semblent insuffisants. Nikolaos Milionis, rapporteur du document, observe que les émissions n’ont commencé à diminuer qu’en 2020, plus d’une décennie après l’application des premières normes. » Malgré des ambitions fortes et des exigences strictes, la plupart des voitures thermiques actuelles émettent toujours la même quantité de CO2 qu’il y a 12 ans. », critique-t-il.
Le rapport souligne également l’absence de progrès significatifs dans le développement de carburants alternatifs. Sans feuille de route claire, la transition vers les biocarburants, les carburants synthétiques ou l’hydrogène reste embryonnaire, limitant les options disponibles pour une réduction substantielle des émissions.
Les défis de la production de batteries en Europe
Le rapport met en avant un problème majeur : la faible capacité de production de batteries en Europe. » Moins de 10 % de la capacité de production mondiale est basée sur notre continent, tandis que la Chine domine avec 76 % de la capacité. », indiquent les auteurs. Cette situation handicape sérieusement l’industrie automobile européenne dans la concurrence mondiale et dans la transition vers l’électromobilité.
Afonso De Castro Malheiro, auteur principal, souligne l’extrême dépendance de l’Europe à l’égard des importations de ressources essentielles. » Nous importons 87 % de notre lithium brut d’Australie et une grande partie de notre manganèse, cobalt et graphite de pays tiers, souvent sans accords commerciaux adéquats ou dans des conditions géopolitiques et environnementales inquiétantes. « , il explique. Cette dépendance met en évidence les risques pour l’autonomie stratégique de l’Europe et soulève des questions sur la durabilité de sa chaîne d’approvisionnement en matières premières.
Sans un renforcement des capacités de production locales, une véritable stratégie en faveur des carburants alternatifs et une réduction de la dépendance aux importations, l’objectif de zéro émission en 2035 pourrait rester hors d’atteinte.