Les nouvelles les plus importantes de la journée

l’objectif de 5,1% du PIB fixé pour 2024 « ne sera pas atteint », selon Pierre Moscovici

l’objectif de 5,1% du PIB fixé pour 2024 « ne sera pas atteint », selon Pierre Moscovici


Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a estimé mercredi que l’objectif fixé par le gouvernement sortant de réduire le déficit public à 5,1% du PIB en 2024 ne serait pas atteint, jugeant la situation des finances publiques françaises « réellement préoccupante ».

« L’objectif de déficit pour 2024 (…) ne sera pas atteint », a déclaré Pierre Moscovici, devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Il a notamment cité des recettes fiscales qui risquent d’être inférieures aux prévisions, des dépenses des collectivités locales en hausse et des économies non réalisées. « Nous sommes (…) face à une situation des finances publiques que je considère comme véritablement préoccupante. Je pense aussi que le budget pour 2025 sera probablement le plus délicat ou l’un des plus délicats de la Ve République », a-t-il poursuivi.

La France épinglée par Bruxelles pour déficit excessif

Dans une note datée de juillet, le Trésor prévenait d’un risque de voir le déficit glisser à 5,6% du PIB en 2024, à politique inchangée, alors que la France est déjà critiquée par Bruxelles pour déficit excessif. « Vu les nouvelles médiocres sur les recettes fiscales et les dépenses, ce chiffre est peut-être le moins mauvais que l’on puisse espérer », a souligné Pierre Moscovici.

« Quelles que soient (…) les options politiques des différentes forces en présence au Parlement, (…), la France doit désormais impérativement réduire son déficit public et inscrire la dette sur une trajectoire descendante », a-t-il ajouté.

Il a appelé le prochain gouvernement à présenter « une trajectoire crédible » à cet égard, qualifiant de déjà « dépassée » celle affichée par le gouvernement démissionnaire à l’hiver 2023 puis au printemps 2024. « Il est impératif de dire la vérité aux Français à travers le projet de loi de finances » pour 2025 qui est censé être présenté au Parlement début octobre, « puis le plan budgétaire national à moyen terme que le gouvernement doit transmettre à la Commission (européenne) quelques jours plus tard », a souligné Pierre Moscovici.

Déficit public inférieur à 3% en 2027 : « Ni possible, ni souhaitable »

Par ailleurs, le patron de la Cour des comptes a jugé « ni possible ni souhaitable » de ramener le déficit public sous les 3% du PIB en 2027, objectif récemment réaffirmé par le ministre démissionnaire de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire. Cela nécessiterait de réaliser des économies trop massives et pénaliserait la croissance, selon lui : à politique inchangée, elles ont été estimées à 110 milliards d’euros d’ici 2027 par le Trésor. Revenir à 3% du PIB en 2029, afin de respecter les règles budgétaires européennes, « me paraît plus raisonnable », a-t-il dit.

Pour assainir les finances publiques, Pierre Moscovici a appelé à une « maîtrise raisonnée des dépenses, à l’opposé de la politique de coupes budgétaires qui n’a jamais fait ses preuves ». « La réduction brutale et uniforme des dépenses publiques n’est pas une solution pour réaliser ces économies. Il faut opérer de manière intelligente et efficace en agissant sur la qualité des dépenses », a-t-il souligné.

« N’attendons pas un remède miracle par la croissance (…) La France a une croissance plus résiliente que ses partenaires, ce n’est pas un tigre asiatique », a-t-il ajouté, s’attaquant ainsi à l’une des voies privilégiées par le gouvernement sortant. Concernant d’éventuelles hausses d’impôts, les marges de manœuvre sont limitées, alors que le taux des prélèvements obligatoires est « déjà très élevé », a-t-il estimé.

europe1 Fr

Quitter la version mobile