C’est une promesse de longue date dans les négociations climatiques qui est enfin tenue, et pas n’importe quelle promesse : un symbole devenu base de confiance entre les pays du Nord et du Sud et un moteur d’action en faveur du climat. . Les pays développés ont pour la première fois atteint et dépassé leur objectif de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à réduire leurs émissions et à faire face au changement climatique. Ils ont fourni près de 116 milliards de dollars en 2022, selon les dernières données disponibles publiées mercredi 29 mai par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Cet engagement a été pris en 2009 à Copenhague et aurait dû être respecté au plus tard en 2020. Ces retards et la lenteur des progrès en matière de financement climatique au fil des années ont fini par empoisonner les relations entre le Nord et le Sud et ralentir les négociations sur le climat. Les pays en développement l’ont martelé : cette promesse n’est pas de la charité mais une dette morale. Les pays riches, historiquement responsables du changement climatique, doivent aider les plus pauvres, qui polluent peu mais paient le prix le plus lourd, selon un principe fondamental des négociations climatiques depuis trente ans.
« L’objectif de 100 milliards a été atteint avec deux ans de retard, mais un an plus tôt que nos projections », note l’OCDE. La somme est également bien plus élevée que prévu, en raison d’une augmentation des financements de 30 % entre 2021 et 2022, un record. « C’est une très bonne nouvelle. Nous espérons que cela contribuera à débloquer les négociations climatiques en cours sur le financement »explique Raphaël Jachnik, expert en finance climat à l’OCDE.
Les États ont commencé à négocier un nouvel objectif de financement global, qui remplacera, à partir de 2025, la somme de 100 milliards, largement insuffisante. Ces négociations très tendues seront au cœur de la conférence sur le climat (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, en novembre. « Pour atteindre nos objectifs climatiques, cette dynamique doit être maintenue jusqu’en 2025, puis accélérée »estime Lola Vallejo, conseillère spéciale climat à l’Institut du développement durable et des relations internationales.
Encore insuffisant
Dans le détail, en 2022, les financements publics représentaient près de 80 % de l’enveloppe globale, avec près de 92 milliards de dollars. Les financements multilatéraux, tirés par les banques de développement, sont ceux qui ont connu la plus forte croissance depuis le début des décomptes en 2013 (+226%), tandis que les financements bilatéraux (celui des pays) ont augmenté de 82% sur la période. . Les financements privés se sont également nettement améliorés pour atteindre près de 22 milliards en 2022 (+52% par rapport à 2021), après plusieurs années de relative stagnation. Les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure sont les principaux bénéficiaires de ces fonds publics et privés, tandis que les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement en ont bénéficié davantage que par le passé.
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