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Liz, une femme transgenre, parle de son utilisation de bloqueurs de puberté

Liz, une femme transgenre, parle de son utilisation de bloqueurs de puberté

Alors que le Sénat a adopté ce mardi 28 mai un texte, porté par LR, visant à encadrer les transitions de genre pour les mineurs, Liz et sa mère racontent comment les « bloqueurs de puberté » sont encadrés et lui ont sauvé la vie.

Le Sénat a adopté ce mardi 28 mai un texte soutenu par les Républicains visant à encadrer les transitions de genre pour les mineurs, notamment en leur interdisant les traitements hormonaux et en encadrant strictement les prescriptions de « bloqueurs de puberté ». Molécules qui permettent de suspendre le développement de caractères sexuels secondaires (poitrine, voix, cheveux) relatifs au genre auquel l’enfant ne s’identifie pas.

Liz a pris des bloqueurs de puberté à l’âge de 16 ans. Elle ne s’était toujours pas reconnue dans son corps. « Etre exposée à mon corps, même à ma voix, sachant qu’il allait évoluer dans une certaine direction, en continuant à évoluer vers un homme, je ne le supportais pas », explique-t-elle à BFMTV.

A 15 ans, elle décide de parler de son mal-être à ses parents. Avec leur accord, un an plus tard, elle a eu recours aux bloqueurs de puberté et aux hormones féminisantes.

« Au bout de quelques mois, on commence à avoir des changements dans le corps et donc des transferts de graisse. Par exemple, j’ai pu développer une poitrine, mes hanches sont devenues plus fermes… », explique Liz.

« On ne donne pas d’hormones comme ça »

Les Républicains et les centristes, qui ont voté ce texte au Sénat – il a été rejeté par la gauche et les macronistes – craignent que les jeunes ne se lancent dans des « traitements irréversibles ».

« Je pense que la dysphorie de genre existe vraiment, il faut la soigner mais il faut la réguler », déclare Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat sur le plateau de BFMTV-RMC ce mercredi. « Nous voulons simplement nous assurer qu’il y a un encadrement médical, qu’on ne se précipite pas vers les jeunes pour des traitements irréversibles. »

Avant d’ajouter : « C’est la raison pour laquelle nous avons prévu des équipes médicales multidisciplinaires dans les hôpitaux universitaires pour que les charlatans soient laissés pour compte. »

Cependant, la mère de Liz assure que nous « ne donnons pas d’hormones comme ça ». « Il y a des prises de sang, avant, après, tout le temps, explique Aude. « Il faut savoir que ce n’est pas un jeu. »

Les « bloqueurs de puberté », une approche réversible

Pour Aude, ce traitement long et encadré a sauvé la vie de sa fille qui a fait plusieurs tentatives de suicide.

« C’est très dur pour les parents d’avoir un enfant qui ne veut plus vivre, confie-t-elle.

Selon certains spécialistes, interdire l’accès à ces traitements serait contre-productif. « Nous aurons une augmentation des refus scolaires anxieux, de la marginalisation, des pensées suicidaires et même des actes suicidaires avec un sentiment de rejet par la société », souligne le Dr Jean Chambry. D’autant que les « bloqueurs de puberté » sont réversibles.

« Ce n’est pas un processus irréversible », insiste la psychiatre Anne Bargiacchi sur RTL. Si l’enfant souhaite arrêter le traitement, « la sécrétion spontanée d’hormones reprendra alors son cours, ce qui relancera le développement pubertaire ».

En France, seuls 11 % des jeunes accompagnés dans une transition de genre, comme Liz, ont eu accès aux bloqueurs de puberté.

Clément Gauvin et Sonia Reynaud avec Juliette Brossault

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