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L’Italie menace de retirer les subventions à une nouvelle méga-usine

Les promesses de Stellantis : une nouvelle usine qui ne sort jamais de terre

En juin 2024, Stellantis avait annoncé la suspension de deux de ses trois projets de gigafactory en Europe, dont celui de Termoli, en Italie. Ce site, prévu pour produire des batteries pour véhicules électriques, devait initialement être opérationnel d’ici 2026. Le projet représentait un investissement colossal de 2 milliards d’euros, dont 370 millions d’euros de fonds publics issus du plan de relance post-Covid de l’Union européenne.

Le groupe Stellantis, né de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler, s’était engagé à transformer l’ancienne usine de moteurs de Termoli en une gigantesque usine de pointevisant à soutenir la transition énergétique de l’industrie automobile italienne. Avec Mercedes-Benz et TotalEnergies comme partenaires dans la joint-venture ACC, Stellantis devait renforcer la production nationale et assurer la compétitivité de l’Italie sur le marché européen des véhicules électriques.

Motifs de colère : des retards coûteux

Malgré les promesses initiales, la gigafactory de Termoli a été mise en veilleuse, officiellement en raison d’un ralentissement de la demande de véhicules électriques et d’une réévaluation stratégique vers les batteries LFP (lithium-fer-phosphate), moins chères. Cette décision a rapidement provoqué l’ire du gouvernement italien.

Adolfo Urso, exprimant la frustration de l’exécutif italien, a clairement indiqué lors de la Rencontre catholique pour l’amitié entre les peuples qui s’est tenue le jeudi 22 août 2024 que Stellantis a dû prendre une décision immédiate quant à la poursuite du projet, faute de quoi les fonds publics auraient été réaffectés à d’autres projets industriels.Le ministre a souligné l’importance de ce projet pour l’avenir de l’industrie automobile en Italie, rappelant que le gouvernement avait déjà fait des concessions, notamment en assouplissant la norme Euro 7 pour soutenir Stellantis.

L’ultimatum de Rome : une pression sans précédent

Lors de la conférence de Rimini du 22 août 2024, Adolfo Urso a lancé un ultimatum à Stellantis, exigeant une réponse rapide. Le gouvernement a fait sa part, mais pas Stellantis  » a-t-il déclaré, mettant en garde contre les conséquences d’un nouvel échec de l’entreprise. En l’absence d’engagement clair dans les heures qui ont suivi cette déclaration, le ministre a menacé de retirer les 370 millions d’euros d’aide publique alloués au projet.

Cet ultimatum intervient dans un contexte de tensions croissantes entre Stellantis et le gouvernement italien. Rome accuse depuis longtemps le constructeur de privilégier la production étrangère au détriment de l’industrie italienne.mettant en péril des milliers d’emplois et fragilisant tout un écosystème industriel.

Tensions persistantes : Stellantis face à ses responsabilités

Stellantis a tenté de calmer la situation en affirmant que des améliorations étaient en cours pour le projet Termoli, notamment l’introduction de nouvelles technologies pour la production de cellules et de modules de batteries. Ces annonces restent toutefois vagues et n’ont pas suffi à apaiser les inquiétudes du gouvernement italien, qui réclame des engagements plus fermes.

Le ministre Adolfo Urso n’a pas hésité à évoquer la possibilité d’introduire des fabricants chinois sur le marché italien si Stellantis ne respectait pas ses engagements. En effet, quatre protocoles d’accord ont déjà été signés avec des acteurs chinois prêts à investir en Italie, ce qui pourrait constituer une alternative à la collaboration avec Stellantis.

Le spectre d’une rupture : quelles perspectives d’avenir ?

La crise actuelle entre Stellantis et le gouvernement italien soulève des questions fondamentales sur l’avenir de l’industrie automobile en Italie. Si Stellantis ne parvient pas à respecter ses engagements, l’Italie pourrait se tourner vers d’autres partenaires, notamment chinois, pour assurer la pérennité de son industrie automobile.

Le projet de la gigafactory de Termoli, au cœur de la stratégie industrielle italienne, est désormais en danger. L’ultimatum lancé par Adolfo Urso met Stellantis dans une situation délicate. La balle est désormais dans le camp du constructeur, qui doit prendre rapidement des décisions stratégiques pour éviter une rupture définitive avec le gouvernement italien. Quel que soit le résultat, l’avenir de la gigafactory de Termoli restera un point de tension majeur dans les relations entre Rome et Stellantis.


Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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