L’Italie en position de vulnérabilité face aux ingérences russes
DÉCRYPTION – Un sénateur demande notamment que l’Italie mette en place une agence de surveillance de la désinformation, sur le modèle du Viginum français.
À Rome
Si Giorgia Meloni parvient à maintenir la ligne atlantiste de l’Italie sur la défense de l’Ukraine, c’est à contre-courant d’un fort courant pro-russe italien. Son allié de la Ligue, Matteo Salvini, qui a formé une alliance avec Russie Unie en 2017, a continué d’afficher publiquement ses sympathies pour Poutine, faisant de l’Italie le maillon faible de l’alliance. Rome est surtout confrontée à une « menace hybride » venue de Moscou : «L’ingérence de Moscou s’est accentuée depuis la chute du gouvernement Draghi, estime Marta Ottaviani, auteur de Brigate russe (1), parce que Moscou cherche à retrouver l’influence perdue sous Draghi, qui a lancé le mouvement d’émancipation du gaz russe.»
Au point que le chef d’état-major, l’amiral Cavo Dragone, et la directrice des services secrets, Elisabetta Belloni, ont, contrairement aux usages, tous deux alerté les élus sur les risques d’ingérence russe lors des prochaines élections. « Cette accusation brutale signifie que la propagande russe est menée…