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L’Italie de Meloni tente d’atténuer la déclaration du G7 sur l’avortement

L’Italie tente d’édulcorer la déclaration du G7 sur l’avortement en supprimant la référence aux interruptions volontaires de grossesse « sûr et légal »ont indiqué jeudi des sources diplomatiques, au premier jour du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement dans les Pouilles (sud).

Les objections de la Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni, dont le pays préside cette année le G7, ont irrité ses partenaires, selon ces sources. Outre l’Italie, le G7 compte dans ses rangs les États-Unis, le Canada, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Japon.

Les services de Mme Meloni, connue pour ses positions ultraconservatrices en faveur de la famille traditionnelle, ont démenti mercredi toute censure, affirmant que les négociations étaient toujours en cours.

Le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a affirmé jeudi qu’il « prématuré » commenter ces informations tout en « les différentes délégations négocient ».

L’année dernière, dans leur communiqué final à l’issue de leur sommet au Japon, les dirigeants ont exprimé leur « grande inquiétude » sur le déclin des droits des femmes.

Ils s’étaient également engagés à « accès à un avortement et à des soins post-avortement sûrs et légaux ». Une source proche des négociations a indiqué à l’AFP que depuis 2021, « il y a une mention d’+accès sécurisé+ » mais ça « Meloni n’en veut pas ».

« Elle est isolée sur ce sujet. Mais comme c’est le pays hôte, les autres ont décidé de ne pas en faire un casus belli »selon cette source. « Donc ça n’apparaîtra pas dans le texte » du communiqué final, dont la publication n’est pas prévue avant vendredi soir.

« Il y a eu des débats notamment sur des questions de santé sexuelle et reproductive ou sur des questions de vaccins qui n’ont pas pu être prises en compte autant qu’on l’aurait souhaité par la présidence italienne »de son côté, un responsable de la présidence française l’a déclaré mercredi à la presse.

« Mère chrétienne »

La France et le Canada, qui militent pour renforcer le droit à l’avortement, se sont montrés particulièrement mécontents, selon le quotidien italien Domani.

L’avortement est également un sujet brûlant aux États-Unis, où le président Joe Biden a dénoncé les restrictions à ce droit fondamental imposées dans les États les plus conservateurs.

Une source de la présidence italienne du Conseil a démenti que la référence à« Accès sécurisé » a déjà été supprimé. « Aucun Etat n’a demandé de supprimer la référence aux sujets liés à l’avortement du projet de conclusions du sommet du G7 (…) à un stade où les négociations sont toujours en cours »elle a assuré et « tout ce qui sera inclus dans le document final » sera le fruit des négociations.

L'Italie de Meloni tente d'atténuer la déclaration du G7 sur l'avortement

Arrivé au pouvoir en octobre 2022, Meloni, qui aime se présenter comme un « Mère chrétienne »est accusée par les défenseurs des droits des femmes de tenter d’entraver l’accès à l’avortement en Italie, pays où l’Église catholique conserve un poids important.

Bien que l’avortement soit autorisé depuis 1978, son accès est fortement limité par le pourcentage très élevé de gynécologues qui invoquent l’objection de conscience pour refuser de les pratiquer.

En avril, le Parlement italien, dominé par la droite et l’extrême droite, a adopté une mesure promue par le gouvernement Meloni autorisant les militants anti-avortement à être présents dans les cliniques où se rendent les femmes cherchant à avorter, provoquant l’indignation des partis d’opposition.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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