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L’irrésistible ascension d’Alexeï Dioumin, ancien garde du corps de Poutine nommé secrétaire général du Conseil d’Etat

L’irrésistible ascension d’Alexeï Dioumin, ancien garde du corps de Poutine nommé secrétaire général du Conseil d’Etat

Ancien député du GRU et sécurité du président russe, dont il est proche, Alexeï Dioumin vient d’être promu secrétaire général du Conseil d’Etat. Il est parfois décrit comme l’un des successeurs potentiels de Vladimir Poutine.

Son parcours ressemble à une ascension fulgurante. Dans un communiqué publié mercredi 29 mai par le Kremlin, et relayé par Bloomberg, Vladimir Poutine a nommé Alexeï Dioumin secrétaire du Conseil d’Etat. Cet organe consultatif n’a rien à voir avec l’institution française du même nom. « Sa mission est d’assurer la bonne coordination de tous les organes de l’État, à tous les niveaux », précise Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe de Moscou. Pourtant, il y a 12 ans, Alexeï Dioumin n’était qu’un garde du corps de Vladimir Poutine.

D’homme de l’ombre, il accède désormais à la lumière. Parce que le Conseil d’État « rassemble toute l’élite du pouvoir russe »souligne Arnaud Dubien : les présidents des deux chambres, le chef de l’administration présidentielle, le chef du gouvernement, les gouverneurs et chefs de républiques, les maires des grandes et parfois moyennes villes de Russie… Elle est présidée par Vladimir Poutine lui-même, qui considère depuis longtemps l’institution « comme une base après son élection présidentielle »souligne le spécialiste.

Du garde du corps à l’élite des élites russes

Né en 1972 à Koursk, Alexeï Guennadievich Dioumin a servi au FSB, puis au service de sécurité présidentielle à partir de 1995. En 2007, il devient responsable de la sécurité du chef du gouvernement Viktor Zoubkov, avant d’être nommé chef adjoint du service de sécurité de Vladimir Poutine en 2012. A travers ce rôle, le président russe le connaît personnellement. Les deux hommes jouaient souvent au hockey ensemble. En 2014, Dioumin devient chef adjoint du GRU, le renseignement militaire russe, en charge des forces spéciales.

À ce titre, il a joué un rôle important dans l’invasion de la Crimée. « C’était une opération spéciale qui a réussi, puisqu’aucun coup de feu n’a été tiré », souligne Arnaud Dubien. Dioumin s’est notamment illustré en supervisant l’exfiltration du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, dans la nuit du 23 au 24 février 2014, lors de la révolution du Maïdan. Depuis, son ascension semble sans limites : vice-ministre de la Défense, assistant du président chargé des industries de défense puis, depuis 2016, gouverneur de l’oblast de Toula.

Sa nomination au Conseil d’État s’annonce comme un véritable tremplin. « Le Conseil d’Etat n’a pas vraiment de pouvoir, mais c’est une plateforme qui rassemble toute l’élite politique russe », analyse Arnaud Dubien. Dioumine y aura désormais un accès légitime. Pour le spécialiste, c’est une manière de « test » cet homme, qui a visiblement fait ses preuves en tant que gouverneur. Mais certains voient en lui un successeur potentiel de Vladimir Poutine. Il n’est pas le seul, relativise Arnaud Dubien. Le président russe « a amené plusieurs personnes pour les tester ». Une chose est sûre, selon le spécialiste : « Si ça va mal au Conseil d’Etat, ça n’ira pas plus loin ».

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