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L’Irlande a un gros problème : un excédent budgétaire de 8,6 milliards d’euros dont elle ne sait pas quoi faire.


C’est une question que beaucoup de pays européens n’ont pas à se poser : que faire d’un excédent budgétaire ? Depuis trois ans, l’Irlande est dans le vert sur le plan financier : le pays est en passe d’enregistrer un excédent de 8,6 milliards d’euros en 2024, contre 8,3 milliards l’an dernier et 8,6 milliards en 2022, selon les données officielles.

Certains économistes considèrent qu’il s’agit d’une opportunité « unique par génération » En termes d’investissement public, le gouvernement affirme qu’il doit économiser pour l’avenir, rapporte le Financial Times.

Un excédent lié à l’impôt sur les sociétés

« Le problème de l’Irlande n’est pas qu’elle n’a pas assez d’argent – ​​elle en a beaucoup »déclare Gerard Brady, économiste en chef chez Ibec, le plus grand lobby d’affaires d’Irlande. « Le problème est qu’elle a du mal à trouver des moyens de transformer cet argent en choses concrètes dont les gens ont besoin. »

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Irlande : cap sur l’île d’Émeraude

L’excédent est dû à la bonne santé de l’économie irlandaise dans son ensemble, mais surtout à la hausse des recettes de l’impôt sur les sociétés des entreprises internationales basées en Irlande, principalement dans les secteurs technologique et pharmaceutique. L’impôt a rapporté 23,8 milliards d’euros en 2023 et devrait rapporter 24,5 milliards d’euros cette année.

Malgré ces chiffres, le gouvernement affirme que ces revenus sont « volatil, temporaire et peu susceptible de continuer à croître au rythme actuel », précise le Financial Times. La moitié des recettes de l’impôt sur les sociétés pourrait en fait être d’un montant « exceptionnel » ou temporaire, selon le gouvernement.

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Cette dernière veut donc rester prudente et assure économiser pour les problèmes futurs : 100 milliards d’euros de l’excédent doivent être investis d’ici 2035 pour faire face aux défis futurs liés aux retraites, au climat et aux infrastructures, selon les médias britanniques. Dublin a également utilisé une partie de cet argent pour rembourser sa dette et financer des mesures de lutte contre le Covid-19 et de soutien au pouvoir d’achat.

Mais Dermot O’Leary, économiste en chef chez le courtier Goodbody, affirme qu’il existe des preuves d’une « dérive des dépenses », rapporte le Financial Times : « Le gouvernement a fait de beaux discours sur la nécessité d’être prudent, sur la décision de créer ces fonds d’épargne. Cependant, la réalité a été beaucoup moins prudente en termes de croissance des dépenses (…) Il est difficile pour un ministre de gérer l’embarras du choix, surtout avant les élections. La politique entre donc certainement en jeu.

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Investir dans les infrastructures publiques

Certains économistes voient l’excédent budgétaire comme une occasion en or de résoudre les problèmes persistants d’infrastructures du pays. « Il y a un besoin urgent d’investissement public et une opportunité unique de le financer nous-mêmes », a expliqué l’économiste David McWilliams. « Rarement un pays a eu une opportunité aussi extraordinaire de changer la société et s’est vu conseiller de ne pas le faire. »

Ces domaines incluent la lutte contre la crise du logement, l’amélioration du réseau électrique, des services de santé, des transports publics… Emma Howard, professeure à l’Université technologique de Dublin, estime que le pays devrait « regarder au-delà de la macroéconomie et aborder les problèmes sociétaux. »

Comme le souligne le Financial Times, en Irlande, un enfant sur sept vit dans un foyer en dessous du seuil de pauvreté et près des deux tiers de la population souffre d’anxiété ou de dépression. « Nous pourrions dépenser de l’argent dès maintenant pour améliorer certains problèmes sociaux. Il faut y penser, car nous pouvons nous le permettre (…) C’est un manque d’imagination » conclut-elle.

GrP1

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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