Il y a des jours où on donnerait tout pour renouer avec la légèreté de l’enfance. Avec son installation au Centre Pompidou à Paris, Marion Fayolle ravira les enfants en leur offrant des moments d’innocence. Ce n’est pas la première fois que l’auteure, habituée à travailler sur le potentiel d’une page, explore son art en trois dimensions. Mais « Standing Head » est sa première expérience en atelier sur des volumes aussi importants. Les trois demi-sphères d’une dizaine de mètres de diamètre chacune, posées sur la mezzanine et visibles depuis le hall d’entrée constituent le préambule de « La BD à tous les étages », grande fête du neuvième art qui s’ouvre le mercredi 29 mai et se poursuit jusqu’à 4 novembre.
Cette collaboration avec le Fonds pour la Culture Hélène et Edouard Leclerc promet de réunir une vaste collection de planches, de Claire Bretécher à Art Spiegelman, en passant par André Franquin, Marjane Satrapi, Moebius ou encore Alison Bechdel, dans une exposition intitulée « Bande dessinée, 1964 ». -2024 ». Une autre exposition à la Bibliothèque publique d’information (BPI) mettra en lumière Corto Maltese, le marin aventureux de Hugo Pratt ; des ponts seront créés au sein des collections permanentes. Enfin, un espace sera consacré à la revue expérimentale Lagune et fêtera les dix ans de cette aventure éditoriale.
Introduction à cet événement, « Hold your head », l’installation pour enfants de Marion Fayolle, est aussi, au sens littéral, une porte d’entrée privilégiée sur la singularité de son œuvre, riche d’une dizaine d’albums (pour la jeunesse comme pour les adultes) et un roman. Sur chacune des tentes gigantesques qu’elle dit avoir conçues « comme des yourtes », un grand visage invite le jeune visiteur à vivre une expérience immersive et sensorielle. D’abord un théâtre d’ombres, puis un mini cinéma dans lequel est projeté un film issu d’une série de dessins humoristiques de l’auteur, se terminant par une nuit à la belle étoile, avec couettes. « comme au camping » et ciel étoilé. Et, pour veiller sur le système, quelque 200 oiseaux en papier.
Découverte décisive de Topor
« En fin de compte, lire un livre, c’est entrer dans la tête d’une personne », considérée non sans malice la Drômoise, rencontrée mi-mai lors du montage des structures. Marion Fayolle, 36 ans, explore ce rapport métaphorique au corps depuis 2011 et la parution de son premier album, L’homme en morceaux (réédité par Magnani en 2016). Sans textes, ce travail décalé sur les relations hommes-femmes et les relations familiales est issu de son projet de fin d’études à l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg.
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