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L’Iran craint que ses infrastructures énergétiques soient la cible d’Israël. (Photo : le 4 octobre, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a défendu l’attaque de missiles contre Israël.)
INTERNATIONAL – Crainte d’une attaque imminente contre des cibles stratégiques. Cinq jours après l’attaque de 200 missiles iraniens sur Israël, le gouvernement de Benjamin Netanyahu n’a toujours pas réagi mais ne lésine pas sur les déclarations menaçantes. La principale préoccupation de Téhéran est qu’Israël ne frappe au cœur de ses infrastructures énergétiques, ce qui marquerait un tournant dans le conflit entre les deux pays.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a mis en garde ce dimanche 6 octobre l’Iran contre des frappes de représailles similaires à celles menées « à Gaza et à Beyrouth.
De son côté, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a prévenu que « pour chaque action (d’Israël), il y aurait une réaction proportionnelle et similaire de la part de l’Iran, et même plus forte ».
Le ministre iranien du Pétrole visite un site énergétique clé
Consciente que les discours israéliens alimentés par les menaces ne sont pas des paroles vides de sens, Le ministre iranien du Pétrole, Mohsen Paknejad, a visité dimanche un site pétrolier clé du pays. Il « Arrivé ce matin sur l’île de Kharg pour visiter les installations de l’industrie pétrolière et rencontrer les employés »a rapporté l’organe du ministère, Shana. Située dans l’ouest du Golfe, l’île de Kharg abrite le plus grand terminal d’exportation de pétrole brut d’Iran.
Lors de sa visite, le ministre a notamment rencontré le général Mohammad Hossein Bargahi, commandant de la 4ème région de la Marine des Gardiens de la Révolution (armée idéologique de la République islamique), chargée d’assurer la sécurité de la zone. « Cette réunion a eu lieu afin de vérifier la sécurité des plateformes de South Pars (complexe gazier et pétrolier situé dans la même région, NDLR) et de rendre compte des actions efficaces de la marine Guardian à cet égard »a annoncé l’agence officielle, Irna.
Le ministre iranien a également visité samedi la ville portuaire d’Assalouyeh, un important centre pétrochimique du pays également situé sur le Golfe, citant « un voyage d’affaires normal » selon la télévision d’État.
Joe Biden contre les grèves sur les « champs pétroliers »
Même les États-Unis ne soutiennent pas leur allié historique dans une attaque contre les infrastructures énergétiques iraniennes. « Si j’étais à leur place, j’envisagerais d’autres options que de frapper les champs pétroliers en Iran. », a affirmé sur ce point le président américain Joe Biden samedi.
Son prédécesseur Donald Trump, candidat à l’élection présidentielle du 5 novembre, a au contraire affirmé vendredi qu’Israël devrait » frapper « Installations nucléaires iraniennes. Officiellement, l’Iran développe ses capacités nucléaires à des fins civiles, mais celles-ci sont soupçonnées de servir des ambitions militaires et d’être utilisées par Téhéran comme outil de dissuasion. Cela empoisonne les relations entre l’Iran et Israël depuis des décennies.
Joe Biden fait pression sur Israël pour qu’il ne franchisse pas cette ligne rouge, car les conséquences économiques de la destruction des infrastructures pétrolières iraniennes seraient importantes.
Téhéran pourrait « fermer le détroit d’Ormuz »
En effet, les prix du pétrole ont déjà grimpé en flèche en raison des inquiétudes du marché concernant d’éventuelles frappes israéliennes sur des sites pétroliers clés. Jeudi, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a par exemple gagné 5,03%, pour clôturer à 77,62 dollars.
L’Iran, l’un des dix plus grands producteurs de pétrole, a produit 3,4 millions de barils par jour en août, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). En cas de dégâts sur ses infrastructures, Téhéran pourrait « fermer le détroit d’Ormuz »l’unique point de passage des exportations maritimes de plusieurs grands producteurs du Moyen-Orient, estime Bill O’Grady de Confluence Investment, qui couvre le marché depuis 35 ans.
« Plus que tous les autres événements de ce type que j’ai vus dans ma carrière, je me dis que celui-là pourrait vraiment faire des vilaines choses »a commenté l’analyste auprès de l’Agence France Presse.
Des navires de guerre américains sont stationnés sur zone et pourraient intervenir, « mais cela n’a jamais été fait auparavant »prévient Bill O’Grady. « Et même si le détroit était rouvert, dans quelle mesure serait-il sûr ? »se demande-t-il.
L’Iran a déjà préparé sa contre-attaque
Fermeture ou non du détroit d’Ormuz, Téhéran a déjà préparé son plan de réponse au cas où Israël mènerait une attaque contre le territoire iranien.
« Le projet de réponse nécessaire à une éventuelle action des sionistes est tout à fait prêt, et si Israël agit, la contre-attaque iranienne sera mise en œuvre. »a indiqué dimanche l’agence Tasnim, citant une source militaire.
L’Iran « a une liste de nombreuses cibles israéliennes »et l’opération de mardi « Il a montré que nous pouvons raser n’importe quel point que nous voulons »» a ajouté la même source.
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