Liquidation du Céleste : un drame en trois actes pour le site aéroportuaire de Morlaix
Le Hop! centre de formation des pilotes par Icare, est sauvé et racheté en 2022 par des particuliers. Il redevient Icare. Depuis, malgré un plan de développement, l’entreprise est également en proie à des difficultés et est placée en redressement judiciaire en mai 2024. En 2021, l’entreprise normande Chalair a installé une plateforme téléphonique d’aide à la maintenance à la CCI de Morlaix. Depuis avril 2024, il occupe un ancien Hop! bâtiment. Finalement, en 2023, Brittany Ferries les rejoint. Parallèlement, en 2022, les bâtiments laissés vacants après le départ de Hop ! ont été rachetés par la commune de Morlaix.
2 Acte 2 : l’espoir renaît avec Céleste
En septembre 2021, un sérieux espoir renaît avec la création de la compagnie aérienne Celeste, qui a élu domicile sur le site de l’aéroport. La ligne Orly-Brest, laissée vacante après le départ d’Air France, en est la raison. Elle se retrouve même en pole position pour la récupérer, après le retrait de Chalair en novembre 2023. Pendant deux ans et demi, la compagnie emploie et forme du personnel navigant commercial, des pilotes, etc.
Côté financier, au fil des mois, CCI, collectivités, investisseurs privés s’engagent à soutenir le démarrage de l’entreprise à coups de plusieurs millions d’euros. Tout le monde est optimiste après l’obtention du Certificat de transporteur aérien (CTA) en mars 2023. Mais il n’obtiendra cependant jamais la licence d’exploitation délivrée par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), indispensable pour faire décoller les avions.
Selon nos informations, la société morlaisienne a envoyé au total treize dossiers différents afin d’obtenir cette licence. Tous ont été rejetés par la DGAC, qui a estimé que les différents plans de financement ne remplissaient pas les conditions essentielles, jugeant qu’il manquait à l’entreprise plusieurs millions d’euros. Rendre donc impossible tout premier vol commercial et tout chiffre d’affaires.
3 Acte 3 : Les malheurs de Céleste
Cloué au sol, l’entreprise, qui employait jusqu’à récemment six salariés, a vu ses fonds s’amenuiser au fil des mois en raison des salaires et autres charges à payer. Mi-mai 2024, le tribunal de commerce de Brest a ordonné la mise en redressement judiciaire de l’entreprise morlaisienne. Ouvrant alors la voie à de nouveaux investisseurs pour une reprise. Selon une source proche du dossier, deux repreneurs potentiels se sont manifestés : l’homme d’affaires Maxime Ray – qui venait de liquider sa compagnie aérienne à Lorient, Millésime Aviation – et Franck Chatellier, ancien pilote de ligne à la tête d’Ocean Airways, compagnie aérienne basée à Nantes. . Le groupe Regourd Aviation s’était également positionné un temps, mais avant la décision judiciaire de redressement.
Le placement en liquidation judiciaire de Celeste, tout juste prononcé, signifie qu’aucune de ces trois options n’a finalement trouvé grâce aux yeux du tribunal de commerce de Brest ou de Celeste. Il ne reste qu’un recours potentiel : faire appel de cette décision. Selon un courriel que Le Télégramme a pu consulter, l’entreprise morlaisienne s’en réserve le droit puisqu’elle a évoqué cette possibilité auprès de ses dirigeants et actionnaires, les invitant à « évaluer ensemble sa pertinence ».
Contactés, ni Bruno Besnehard, PDG de Celeste, ni Jean-Paul Vermot, président de Morlaix collectivité, n’ont souhaité réagir pour l’instant, dans l’attente d’un éventuel recours. Seul Jean-Paul Chapalain, président de la délégation Morlaix de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Finistère, a accepté de prendre la parole. Visiblement déçu, il tient à souligner : « Si tout le monde se bat depuis deux ans et demi avec Celeste, c’est parce que nous essayons de gérer les dégâts causés par le départ d’Air France. »