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L’investisseur intelligent : le courtage en ligne, comment s’y prendre ?

Dans cette chronique publiée toutes les deux semaines, nous vous donnons des idées concrètes pour investir votre argent.

Vous y avez réfléchi et avez décidé de franchir le pas. Vous souhaitez gérer vous-même vos investissements en ouvrant un compte de courtage en ligne. Voici des réponses à quelques questions que vous pourriez vous poser.

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Un outil puissant

Un compte de courtage est un outil puissant qui vous donne accès à une vaste gamme de produits de placement pour un CELI, un REER, un REEE ou un compte non enregistré : actions de sociétés, fonds négociés en bourse (FNB), obligations gouvernementales, municipales et corporatives, etc.

Dans une coopérative de crédit ou une succursale bancaire, vous êtes limité aux certificats de placement garanti (CPG), aux fonds communs de placement et aux produits structurés liés au marché.

Entièrement en ligne, ou presque

Bonne nouvelle : dans la plupart des cas, l’ouverture d’un compte de courtage peut se faire entièrement en ligne. Chez Desjardins et à la Banque Nationale, il est également possible de le faire en prenant rendez-vous avec un conseiller en succursale, même si vous n’êtes pas déjà client.

La principale difficulté réside dans le processus d’authentification : le système ne reconnaît pas toujours la photo de la pièce d’identité qui doit être soumise en ligne, il est donc parfois nécessaire d’envoyer une photocopie du document par courrier ou de se rendre en agence.

Connaissances minimales

Il est à noter que chez Desjardins Courtage en ligne (Disnat), vous devez avoir des connaissances minimales en placements pour pouvoir ouvrir un compte.

« On ne voudrait pas que quelqu’un qui n’a aucune connaissance puisse ouvrir un compte », souligne Audrey Gaudreau-St-Jean, conseillère chez Desjardins.


L'investisseur intelligent : le courtage en ligne, comment s'y prendre ?

Audrey Gaudreau-St-Jean

Photographie Desjardins

Courtage Direct Banque Nationale (BNCD) n’impose pas ce critère, sauf pour les comptes qui permettent la négociation d’options sur actions.

« Comme il s’agit d’une plateforme d’investissement indépendante, sans conseil, elle est accessible à tous les investisseurs qui désirent transiger en ligne et qui souhaitent développer leur autonomie », explique Alexandre Guay, porte-parole de la Banque Nationale.

La plupart des courtiers en ligne proposent des webinaires et des vidéos en ligne qui fournissent des informations sur le fonctionnement de leurs plateformes et sur la manière d’investir dans des titres.

Acompte

Chez BNCD et Wealthsimple, il n’y a pas de mise de fonds minimale requise. C’est la même chose chez Desjardins, même si le site Internet mentionne 1 000 $, précise M.moi Gaudreau-Saint-Jean.

Par contre, chez BNCD et Desjardins, vous pourriez avoir à payer des frais annuels (100 $ ou 120 $) si vous avez plus de 30 ans et que vous avez moins de 15 000 $ (Desjardins) ou 20 000 $ (BNCD) d’actifs.

Frais de transfert

Notez que la plupart des plateformes en ligne remboursent les frais de transfert d’un compte de courtage d’une autre institution, généralement jusqu’à 150 $ plus taxes.

Service client

Si vous avez des questions, vous pouvez joindre les agents de BNCD et de Desjardins par téléphone et par courriel. Les temps d’attente ont considérablement diminué depuis la frénésie du début de la pandémie. Wealthsimple est également joignable par téléphone, mais certains clients affirment que le service en français fait parfois défaut.

Commissions

BNCD et Desjardins ont gagné beaucoup de nouveaux clients depuis qu’ils ont éliminé les commissions (frais de transaction) sur les transactions d’actions et de FNB en 2021. Ils ont ainsi rejoint Wealthsimple, qui offre la négociation gratuite depuis 2019.

Quatre sources de revenus

Mais comment ces plateformes gagnent-elles de l’argent ? Ne vous inquiétez pas !

Même si la BNCD s’est privée de commissions, elle dispose toujours de quatre autres sources de revenus, explique son président, Claude-Frédéric Robert.


L'investisseur intelligent : le courtage en ligne, comment s'y prendre ?

Claude-Frédéric Robert

Photo BNCD

Premièrement, les courtiers en ligne génèrent des revenus en investissant l’argent déposé sur les comptes de leurs clients. Ensuite, ils facturent des intérêts (actuellement autour de 7 ou 8 % par an) aux clients qui leur empruntent des fonds sur leurs comptes sur marge.

Les courtiers prélèvent également une marge bénéficiaire d’environ 1,5 % sur les conversions de devises (par exemple, lorsque vous transférez d’un compte en dollars canadiens vers un compte en dollars américains). Enfin, ils empochent divers frais (frais de traitement, frais d’inactivité, frais de transfert, etc.) et commissions sur l’achat et la vente d’obligations.

M. Robert assure que BNCD n’a pas augmenté sa marge de conversion de devises pour compenser la suppression des commissions sur les actions et les ETF.

« Non, nous ne cherchons pas à récupérer d’autres sources de revenus », insiste-t-il.

Le meilleur prix ?

Aux États-Unis, la plateforme en ligne Robinhood a dû payer une amende de 65 millions de dollars en 2020 pour avoir caché à ses clients qu’elle ne leur proposait pas le meilleur prix possible lors de la vente et de l’achat d’actions et d’ETF. Cette pratique controversée découle du fait qu’aux États-Unis, les courtiers peuvent recevoir des « rabais » de la part des intermédiaires qui effectuent des transactions boursières.

Le BNCD n’agit pas de cette façon, insiste son président.

« Je confirme que ce n’est pas du tout le cas », a-t-il déclaré. « Pour nous, la priorité est le règlement du litige pour le client. Il n’y a donc absolument aucune chance que nous revenions à cette situation chez BNCD. »

Wealthsimple et Desjardins reconnaissent qu’ils reçoivent parfois des rabais de certains teneurs de marché pour exécuter les ordres des clients portant sur des titres cotés aux États-Unis.

Ces paiements « n’entraînent aucun coût supplémentaire pour nos clients », garantit Wealthsimple.

De son côté, Desjardins rappelle que, comme tous les courtiers canadiens, il doit respecter « ses obligations (réglementaires) de meilleure exécution des ordres », c’est-à-dire au meilleur prix.

Promotion Wealthsimple

Wealthsimple fait sensation depuis juin en offrant à ses clients (actuels et nouveaux) un « bonus » de 1 % sur les fonds qu’ils déposent sur un compte d’épargne ou de courtage. L’offre prend fin aujourd’hui (samedi 31 août).

Notez toutefois que contrairement à d’autres grandes institutions financières, Wealthsimple ne participe pas à l’Incitatif à l’épargne-études du Québec, il est donc moins avantageux d’y ouvrir un compte REEE.

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