Toutes les organisations syndicales de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) ont appelé lundi 25 novembre les cheminots à se mettre en grève à partir du 11 décembre à 19 heures, principalement pour réclamer un moratoire sur le démantèlement de Fret SNCF, et pour protester contre le en termes d’ouverture à la concurrence des lignes régionales.
Les syndicats du groupe ferroviaire « appelons le gouvernement à convoquer sans délai une réunion de négociation tripartite s’il veut éviter une grève »écrivent les fédérations de la CGT-Cheminots, de l’UNSA-Ferroviaire, de SUD-Rail et de la CFDT-Cheminots dans un communiqué commun, alors qu’une première journée de mobilisation organisée jeudi a été modérément fréquentée. « La demande d’un moratoire sur le processus de discontinuité (de Fret SNCF) est plus pertinent que jamais »estime l’intersyndicale.
Pour le moment, le gouvernement a refusé d’accéder à cette demande. « Ni les Français qui travaillent, ni les Français qui veulent se rassembler pour les fêtes de fin d’année ne peuvent légitimement accepter une grève qui n’est pas justifiée compte tenu des progrès que nous avons réalisés sur le fret, des avancées sociales proposées également par le groupe SNCF »a déclaré le ministre des Transports, François Durovray.
Marge de négociation
« Il est impensable et irresponsable de liquider un acteur public majeur indispensable à la décarbonation des transports »déplorent les syndicats, alors que Fret SNCF, leader français du transport ferroviaire de marchandises, doit disparaître le 1euh Janvier au profit de deux nouvelles filiales, en contrepartie d’une cure d’amaigrissement.
Les cinq cents cheminots non retenus – sur cinq mille – seront tous reclassés dans d’autres entreprises du groupe, a promis la SNCF. Mais les syndicats veulent croire qu’il y a des marges de négociation avec le nouvel exécutif européen, et notamment Teresa Ribera, commissaire chargée de la transition écologique et de la concurrence.
Le démantèlement de Fret SNCF fait suite à l’ouverture d’une enquête par la Commission européenne pour aides publiques illégales et a été négocié par le gouvernement français afin d’éviter des poursuites.
« Choix dogmatique »
L’intersyndicale s’inquiète également du transfert de mille deux cents cheminots vers des filiales du groupe en décembre, où le marché des trains régionaux (TER) s’est ouvert à la concurrence. « C’est un choix dogmatique assumé par le président, (Jean-Pierre) Farandou, visant à préserver les marges de la SNCF au détriment des acquis sociaux des cheminots »s’expriment les syndicats, qui craignent une refonte des règles régissant l’aménagement du temps de travail.
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Finalement, ils demandent un « loi de programmation pluriannuelle » financer l’entretien du réseau et « développer le transport de marchandises et de passagers ».
La journée de mobilisation de jeudi, présentée comme un « ultimatum » posée au gouvernement et à la direction de la SNCF, a été suivie par un quart des cheminots. Cette fois, les syndicats menacent d’une grève renouvelable si aucune réponse n’est apportée à leurs revendications.