L’interdiction des poudres énergétiques validée par le Conseil d’Etat
Le ministre de la Santé avait émis un décret interdisant la vente de cette poudre énergétique, qui se consomme par le nez.
Nouvelle défaite pour la poudre Sniffy. En référé, le Conseil d’Etat vient de rejeter la requête de l’entreprise qui commercialise cette poudre blanche énergisante. Power Factory contestait devant le tribunal l’arrêté du ministre de la Santé pris en juillet interdisant sa commercialisation pendant un an.
Pour l’Etat (mais aussi les médecins, les associations…), ce produit, présenté comme un complément alimentaire, contribue à « une forme de banalisation autour de la cocaïne » puisque consommé par voie nasale avec une paille, il entretient « une confusion avec la consommation de stupéfiants ». D’autant plus qu’il a notamment été distribué dans les bureaux de tabac.
Pour justifier sa demande, Power Factory s’appuyait sur un argument économique, arguant que « la décision attaquée la placerait dans une situation de faillite et la forcerait à licencier ses quatre salariés ».
Intérêt public
« Elle se limite toutefois sur ce point à de simples allégations qui ne sont pas de nature à démontrer que la décision attaquée cause un préjudice suffisamment grave et immédiat à la situation de la société, éléments qui doivent au demeurant être mis en balance avec l’intérêt public auquel la suspension de cette ordonnance est susceptible de porter atteinte », peut-on lire dans la décision du juge des référés (procédure d’urgence).
Traduction : il n’y a pas d’urgence et l’interdiction est justifiée par l’intérêt public.
« Une poudre blanche que l’on inhale par le nez ? Même si elle peut évoquer un plaisir interdit, elle est tout à fait conforme à la loi », assurait en juin le fabricant français Sniffy sur son site internet.
L’entreprise marseillaise a tenté d’apaiser la polémique en modifiant drastiquement ses recommandations de consommation de sa substance. Sur son site, l’entreprise précise désormais que la poudre doit être prise « par voie orale ».
Mais pour le gouvernement, c’est la même chose. Le ministre de la Santé Frédéric Valletoux avait promis de l’interdire.
« J’ai découvert cette dernière ‘invention’, et je l’ai mise entre gros guillemets, bien sûr, cette connerie que certains veulent vendre », a-t-il déclaré sur Franceinfo. « Je vais effectivement voir dans les prochains jours comment on peut interdire ce genre de choses. »
« C’est rageant de voir ce genre de produit proposé aux jeunes. C’est rageant de voir que finalement ceux qui, sous couvert de produits et d’un message un peu ‘ringard’, un peu inoffensif, un peu ‘on a le droit, ce n’est pas dangereux, c’est original’, etc., essaient d’attirer les jeunes vers le tabac, la drogue et finalement vers l’addiction », a déclaré Frédéric Valletoux.