L’intelligence artificielle permet désormais de traquer ce ver parasite vampire
Récemment, dans le cadre d’une étude menée aux États-Unis, des chercheurs ont découvert un moyen de détecter puis de traquer un ver parasite qui provoque chaque année la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes dans le monde. Il s’agit d’une nouvelle méthode basée sur l’intelligence artificielle.
Ver parasite : un diagnostic qui arrive trop tard
Les schistosomes représentent un genre de trématodes (ou vers) parasites. qui cible les animaux et les humains. Ils sont responsables de la bilharziose (ou schistosomiase), un type de maladie aiguë et chronique dont les symptômes sont principalement provoqués par la réaction du corps aux œufs de parasites. Il s’agit notamment de douleurs abdominales, de diarrhées, de l’apparition de sang dans les selles ou encore d’une augmentation du volume du foie (hépatomégalie). Comme l’explique l’OMS dans une publication, plus de 250 millions de personnes traitement requis en 2021.
Ces parasites se trouvent dans l’eau douce, en attendant de trouver un hôte afin d’y commencer leur vie et de s’y développer. Ce sont des hôtes intermédiaires, principalement des mollusques d’eau douce comme le bulin par exemple. Le gastéropode libère ensuite les œufs dans l’eau douce, eau qui peut ainsi contaminer divers mammifères, dont l’homme. Larves de schistosomes se développent dans le système circulatoire et les vaisseaux sanguins avant de finalement pondre, répétant ce cycle sans fin.
Malheureusement, la maladie est très difficile à détecter au moment de la contamination. En effet, il faut arriver à l’apparition des premiers symptômes et à l’analyse des selles (où se trouvent les ovules) ou des urines du patient pour formuler un diagnostic. Cependant, une avancée récente pourrait changer la donne, comme le suggère une étude publiée dans la revue Science Translational Medicine le 18 septembre 2024.
Vers une meilleure prise en charge des patients ?
Menée par l’École de Médecine de l’Université de Pittsburgh (États-Unis), cette recherche a découvert que des échantillons de sang provenant de patients atteints de schistosomiase contiendrait des informations cachées. Potentiellement capables de fournir des informations sur l’évolution de la maladie, ces données pourraient être détectées et analysées par l’intelligence artificielle. Les chercheurs espèrent que cela permettra un diagnostic précoce et garantira de meilleurs soins aux patients.
Rappelons cependant qu’en raison du caractère tardif du diagnostic, la maladie est généralement à un stade avancé au début du traitement. Cependant, dans les pays touchés, les autorités sanitaires administrent massivement et de manière non ciblée un médicament, le praziquantel, qui tue uniquement les larves adultes. Ainsi, les larves plus jeunes survivent et provoquent souvent des réinfections.
Premièrement, les responsables de l’étude dressé un tableau des anticorps qui sont apparus après le développement du schistosome dans l’organisme, tant qualitativement que quantitativement. Ensuite, une IA qui recevait des données de personnes infectées et d’individus en bonne santé a appris à détecter les biomarqueurs de la maladie. Bien que les résultats soient très encourageants, des recherches plus approfondies devront encore être menées afin de couvrir les biomarqueurs spécifiques à d’autres espèces des schistosomes qui attaquent les humains partout dans le monde.