L’Institut Pasteur en première ligne face à l’épidémie de MPOX
Pour chaque suspicion, l’Institut Pasteur réalise une série de tests, dont le séquençage, pour déterminer s’il s’agit de la nouvelle lignée virale du mpox, clade 1b, qui touche plusieurs régions d’Afrique.
Une unité d’intervention biologique d’urgence en alerte. Le 14 août, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché son plus haut niveau d’alerte au niveau international face à la résurgence des cas de mpox (ou « monkeypox ») et sa nouvelle souche « clade 1b » dans plusieurs pays africains. Des cas suspects signalés en France sont analysés par l’Institut Pasteur. Ce dernier, créé en 1888, a traité six demandes ces derniers jours.
« Nous avions ces suspicions d’éruption cutanée et donc des suspicions de MPOX qu’il fallait dissiper », a expliqué à BFMTV Laurent Dacheux, chef adjoint de l’unité d’intervention biologique d’urgence.
« Nous collectons des échantillons, nous les recevons et nous allons dans ces salles qui sont à un niveau de sécurité très élevé pour éviter la contamination aussi bien de l’individu que de l’extérieur », explique-t-il.
Interventions 24h/24 et 7j/7
Dans cette unité, qui peut fonctionner 24 heures sur 24, des réactifs et des échantillons sont préparés avant l’analyse PCR. En cas de test positif, les chercheurs étudient ensuite les caractéristiques du virus.
« Ce matériel génétique va être introduit dans un appareil et il va nous permettre de faire du séquençage », poursuit Rémi Vincent, ingénieur de recherche sur le séquençage des pathogènes à l’Institut Pasteur.
« Ce qui nous intéresse le plus actuellement, c’est de savoir s’il s’agit de la nouvelle lignée virale, à savoir le clade 1b, en provenance de la République démocratique du Congo », ajoute Laurent Dacheux.
« On s’attend à ce que le vaccin soit efficace »
En Europe, seule la Suède a signalé un cas de MPOX clade 1b. La France a annoncé un don de 100 000 doses de vaccins aux régions les plus touchées d’Afrique.
« Étant donné que le vaccin a a priori une activité contre tous les membres de la famille des pox, nous nous attendons à ce que le vaccin actuellement disponible soit efficace contre le variant clade 1b qui circule actuellement en Afrique », explique Olivier Schwartz, directeur de l’unité virus et immunité à l’Institut Pasteur.
La Haute Autorité de Santé (HAS) publiera d’ici fin août un avis actualisé sur la vaccination. De son côté, l’Institut Pasteur se dit prêt à tester et vacciner les patients.