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L’initiative de Biden sur Gaza, jugée « positive » par le Hamas, confronte Netanyahu à ses contradictions

Joe Biden lors d'une conférence de presse sur la situation dans la bande de Gaza, à Washington, le 31 mai 2024.

Benjamin Netanyahu s’est vu contraint de confirmer, vendredi 31 mai, la proposition de cessez-le-feu à Gaza dévoilée par le président américain Joe Biden. Comment pourrait-il s’y opposer sur le fond ? Cette proposition est israélienne. M. Netanyahu rappelle qu’il a lui-même autorisé ses négociateurs à le mettre sur la table. Il contredit cependant directement l’interprétation donnée par son grand allié.

Pour Joe Biden, ce texte dessine un processus dont le but explicite est de mettre fin à la guerre, comme l’exige le Hamas. Cependant, M. Netanyahu refuse de fermer cette page. Au contraire, affirme-t-il, cela « accord » permettrait à Israël « poursuivre la guerre jusqu’à ce que ses objectifs soient atteints, y compris la destruction des capacités militaires et gouvernementales du Hamas ». La proposition effectivement avancée par Israël, y compris la transition conditionnelle d’une phase à la suivante, permet à Israël de respecter ces principes.il répète.

Depuis des semaines, le premier ministre  » isolé «  au sein de son propre gouvernement, plusieurs sources proches des négociateurs israéliens ont récemment déclaré Monde, sous couvert d’anonymat. Contraint par ses propres ministres d’accepter des conditions qu’il s’empresse ensuite de perturber, voire de contredire, M. Netanyahu provoque  » désespoir «  Négociateurs israéliens. Ils le jugent « monopolisé par sa seule survie politique ». Ils le soupçonnent de « sabotage » leurs efforts, afin de prolonger la guerre et de maintenir le pouvoir, tout en laissant ses alliés d’extrême droite rêver d’un nettoyage ethnique de Gaza et de sa recolonisation.

Reconnaître que le Hamas a survécu à la guerre

« La seule différence entre Israël et le Hamas est de savoir si la reconnaissance de la fin de la guerre doit être exprimée ou si elle doit simplement se produire sans le dire. », a résumé l’une de ces sources. Toutefois, le gouvernement est conscient, précise-t-elle, qu’un accord impliquerait « cesser toutes les opérations militaires, éventuellement retirer les troupes de Gaza, libérer un certain nombre de terroristes des prisons israéliennes et, au moins, accepter implicitement que le Hamas n’est pas entièrement exclu de la gouvernance de Gaza, mais qu’il exercera une influence sur l’entité qui contrôlera l’enclave dans une phase de transition, et peut-être au-delà ».

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Reconnaître explicitement que le Hamas a survécu à huit mois de guerre reste impensable pour les élus israéliens. L’opinion publique ne leur pardonnerait pas ce constat des limites de la puissance de l’État hébreu, alors que le bilan de l’effondrement vertigineux des capacités de dissuasion israéliennes, le 7 octobre 2023, reste à faire. C’est pourquoi Joe Biden s’est adressé directement aux Israéliens, leur assurant que « Le Hamas n’est plus capable d’organiser un nouveau 7 octobre »contredisant l’argument principal de la droite israélienne.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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