Santé

L’infrarouge, l’autre super pouvoir des moustiques

Comment les moustiques détectent-ils leurs proies ? Nous savions qu’ils détectaient le dioxyde de carbone. Nous avons appris qu’ils détectaient également la chaleur corporelle.

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Un moustique Aedes aegypti. (JOAQUIN SARMIENTO / AFP)

Plaies de l’été, les moustiques s’en donnent à cœur joie en buvant le sang de leurs victimes, laissant en prime une piqûre qui démange terriblement. Et cette inlassable question : mais qu’est-ce qui les attire dans nos maisons ?

Bien que les moustiques aient une vision très faible, on sait déjà qu’ils sont capables de repérer leurs proies grâce au dioxyde de carbone qu’ils émettent et aux odeurs, notamment celle de la sueur. Des chercheurs de l’université de Santa Barbara en Californie viennent de découvrir que les moustiques sont également capables de cibler les infrarouges, c’est-à-dire qu’ils détectent à distance l’énergie de la chaleur dégagée par le corps sous forme de rayonnement.

Pour découvrir ce superpouvoir, les chercheurs ont utilisé 80 moustiques femelles dans des tests en laboratoire. Aucun cobaye vivant n’a été sacrifié pour subir les assauts des insectes. Les scientifiques ont diffusé un nuage de CO2 et l’odeur de la sueur. Ils ont également utilisé une plaque ayant la même température que la peau humaine en surface, 34 degrés, tandis qu’une autre plaque avait un rôle neutre avec la température ambiante d’un pays chaud, autour de 29 degrés. Et c’est en étudiant le comportement des moustiques autour de ces plaques que les chercheurs ont pu conclure que l’odeur et le CO2 sont bien des indices pour repérer les humains mais qu’à 70 cm de distance, les moustiques détectent aussi les infrarouges émis par le corps grâce à des récepteurs situés sur leurs antennes. Ce qui explique qu’un moustique qui tourne autour de vous de manière insistante et rapprochée est difficile à chasser et finit toujours par trouver un coin de peau ou se poser.

Le fait de porter des vêtements nous rend-il moins détectables ? Absolument, ces travaux l’ont démontré, ils peuvent servir en partie de « cape d’invisibilité » surtout s’ils sont larges et amples, car ils dissipent le rayonnement infrarouge. D’ailleurs, ces résultats, qui ont été publiés dans la revue NatureCela devrait également nous aider à développer à l’avenir des pièges à moustiques plus efficaces. Et ce n’est pas seulement une question de confort, mais aussi de santé publique, car le moustique Aedes aegypti qui a été étudié ici est l’un des principaux vecteurs de transmission à l’homme de virus tels que la dengue ou le chikungunya.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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