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L’influence de la Russie sur l’extrême droite européenne s’étend aux complotistes et aux groupuscules identitaires

L’influence de la Russie sur l’extrême droite européenne s’étend aux complotistes et aux groupuscules identitaires
Un manifestant brandissant les drapeaux de la Russie et d’un mouvement d’extrême droite de Saxe lors d’une manifestation à Chemnitz, en Allemagne, le 18 mars 2024.

Pour caractériser le phénomène, le politologue ukrainien Anton Shekhovtsov, professeur à l’Université de Vienne, utilise l’expression « tango noir », dont il a écrit un livre, La Russie et l’extrême droite occidentale. Tango noir, « La Russie et l’extrême droite occidentale » (Routledge, 2017, non traduit), celle que le Kremlin danse depuis longtemps avec l’extrême droite européenne, en vue d’affaiblir les Vingt-Sept. Cette alliance, réactivée depuis les différentes crises financières, migratoires et sanitaires qu’a traversées l’Union, « vise à saper le système démocratique et les institutions qui les représentent »analysent Kacper Rekawek et Barbara Molas, deux chercheurs du Centre international de lutte contre le terrorisme (ICCT).

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Cette institution, basée à La Haye, a présenté, mercredi 10 avril, à Bruxelles, un volumineux rapport qui étudie en profondeur la situation de dix pays membres de l’Union étant, ou ayant été, confrontés à des opérations de déstabilisation orchestrées par Moscou. Les chercheurs souhaitent ainsi alerter, à quelques mois des élections européennes, et illustrer un phénomène qui prend désormais plusieurs formes, dont le soutien à des courants ultra-radicaux, les « Remve », acronyme anglais de « extrémistes violents à motivations raciales ou ethniques ». « .

Prêts accordés au RN

Désormais, des groupes identitaires, ultranationalistes, complotistes, voire terroristes, côtoient en effet des partis plus « classiques » comme le Parti autrichien de la liberté (FPÖ), l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) ou la Ligue italienne – dans la nébuleuse encouragée, inspirée, voire financée par la Russie, précisent les auteurs. Ils analysent, outre la situation en France, celle de l’Autriche, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Hongrie, de la Serbie, de la République tchèque, de la Slovaquie, de la Suède et de la Pologne.

Le chapitre français évoque les deux prêts russes accordés en 2014 au Front national (aujourd’hui Rassemblement national), le lobbying de l’association Dialogue franco-russe co-présidée par l’eurodéputé Thierry Mariani, et la convergence de vues entre l’extrême droite et le Kremlin. sur la lutte contre la mondialisation, le libéralisme ou la migration. Il évoque aussi la proximité de Reconquête ! avec le thème de la révolution conservatrice chère au Kremlin. Et constitue un rappel intéressant : le soutien de Moscou à Joël Sambuis, toujours recherché par la justice française pour avoir inspiré la tentative d’assassinat de Jacques Chirac par Maxime Brunerie en 2002. Sambuis, militant du Web et propagandiste de la politique russe, a obtenu l’asile politique à Moscou en 2004.

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