L’inflation tombe sous les 2%, quelles conséquences sur la croissance ?

Comme on dit, « Il y a un long chemin de la coupe aux lèvres »Ce qui nous rappelle qu’il y a peut-être un long chemin à parcourir entre le verre de champagne qui célébrerait la baisse de l’inflation et la reprise effective de l’économie. Une baisse de l’inflation ne signifie pas réellement une baisse des prix, mais un ralentissement de leur hausse. Si l’inflation se calme, les prix continuent d’augmenter mais moins vite.

Selon la Banque centrale européenne, le niveau idéal d’inflation est de 2%, pour ne pas trop impacter les ménages et éviter une récession de l’économie. Or, selon l’Insee, en août, les prix ont augmenté de 1,9% sur un an, un ralentissement important par rapport aux 2,3% observés en juillet. La principale explication vient du ralentissement continu des prix de l’énergie : +0,5% en août 2024 contre +7% à la même période l’an dernier. Un bémol toutefois, car les prix de l’alimentation ont continué d’augmenter de 0,5% – comme en juillet – et le coût des services a fortement augmenté avec les Jeux olympiques, qui ont fait flamber les factures de chambres d’hôtel et de billets de transport. Les services représentent la moitié de l’indice des prix à la consommation.

Pour l’instant, rien ne prouve que la modération de la hausse des prix va relancer la consommation en France. Les incertitudes politiques demeurent. Tout le monde est dans l’expectative et reste prudent. La confiance est un facteur clé de l’économie. Et puis, à ce stade, aucun lien ne peut être établi entre le ralentissement de l’inflation et la création d’emplois, qui est le grand enjeu du moment. L’instabilité politique conduit à un gel des investissements des entreprises. Autant d’incertitudes qui entrent en jeu à la veille de la formation d’un nouveau gouvernement et de la construction du prochain budget de la France. Celui-ci est encore en suspens, alors que le projet de loi de finances doit être déposé au Parlement le 1er octobre.