l’inflation à un niveau « inacceptable », la banque centrale relève son taux directeur à 19%
« Les pressions inflationnistes actuelles demeurent élevées », a indiqué la BCR dans un communiqué, jugeant ainsi « nécessaire » un « resserrement supplémentaire de la politique monétaire ». La hausse des prix a atteint 9,05% en août, selon les chiffres officiels.
Le taux directeur avait déjà été relevé fin juillet de 16% à 18%, au moment où l’inflation atteignait ce mois-là 9,13%, son plus haut niveau depuis février 2023, bien au-dessus de l’objectif officiel de 4% affiché par les autorités.
La directrice de la CBR, Elvira Nabiullina, réitère vouloir tout faire pour parvenir à une réduction durable de l’inflation, qui pèse sur le pouvoir d’achat des Russes, déjà affectés par les effets des sanctions occidentales. « Nous sommes prêts à maintenir des conditions monétaires strictes aussi longtemps que nécessaire », a-t-elle martelé lors d’une conférence de presse, déplorant le niveau « inacceptable » de l’inflation actuelle.
L’institution monétaire a indiqué vendredi qu’elle s’attend désormais « probablement » à une inflation supérieure à « 6,5-7% » à la fin de l’année, alors que « le marché du travail reste tendu », affecté par des pénuries de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs en raison du départ de centaines de milliers d’hommes au front ou à l’étranger. S’adressant à la presse, Mme Nabiullina a décrit ces pénuries comme « le principal obstacle à l’augmentation de la production » dans le pays.
L’ombre de la stagflation
L’explosion des dépenses publiques, liée aux commandes au complexe militaro-industriel pour équiper l’armée en Ukraine, alimente depuis plusieurs mois un cycle de hausse des salaires et des dépenses des ménages.
Le budget fédéral a augmenté de près de 50 % depuis 2021, avec des milliards d’euros destinés à l’armée, aux soldats, à leurs familles et aux entreprises d’armement, permettant à l’économie de résister aux sanctions, tout en faisant grimper les prix de tous les jours. De nombreux chefs d’entreprise se sont inquiétés ces derniers mois du coût des prêts bancaires et donc des investissements, qu’ils considèrent comme un frein à la croissance, notamment dans les secteurs déconnectés de l’armée.