A Royan, un collectif de personnels médicaux et paramédicaux a été créé pour dénoncer le mal-être au sein de l’hôpital de la ville. Une infirmière et une aide-soignante ont été convoquées par leurs supérieurs car elles avaient organisé une manifestation. Ils ne seront pas sanctionnés, mais la direction a souhaité apporter quelques précisions.
Ils ont évité la sanction ! Deux soignants de l’hôpital de Royan ont organisé une manifestation en centre-ville le 18 octobre pour exprimer la souffrance du personnel médical de l’établissement. Un rassemblement pour alerter la population : le collectif, qui comprend 150 adhérents, a signé une pétition. Il ne reste plus que 68 lits à l’hôpital de Royan, soit une baisse de 22 % en trois ans.
Un collectif qui s’est créé sans l’aide des syndicats. En début de semaine, une infirmière et une aide-soignante ont été convoquées par la direction pour un entretien préalable à des mesures disciplinaires. Mais ils avaient juste droit à un rappel des règles.
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« Je considère que lorsque des agents parlent publiquement des difficultés qu’ils rencontrent, c’est parce qu’il y a de la souffrance derrière cela »indique Patrick Marengo, maire de Royan et président du conseil de surveillance de l’hôpital. « C’est pour cela que je n’étais pas favorable à la prise de sanctions et que le directeur de l’hôpital était également dans cette position, ce qui fait que nous n’avons eu aucune difficulté à trouver un accord. D’autre part, il faut aussi rappeler aux citoyens les devoirs qui leur incombent, notamment les règles de la fonction publique territoriale. »
Et du côté des soignants hospitaliers, cette décision est accueillie avec soulagement : « Je suis heureux de voir que cet hôpital n’est pas une caserne militaire, mais un hôpital où il y a encore un peu d’humanité »annonce Sauveur Méglio, représentant régional du syndicat des médecins urgentistes de France. «Il y avait beaucoup de monde derrière ces deux courageux infirmiers et soignants que le MUF soutient pleinement et dans un rapport de force où il y avait beaucoup de monde pour eux, on ne pouvait pas aller à contre-courant du cours de l’histoire. »
Lors d’une réunion de crise jeudi 31 octobre, la direction a toutefois tenu à souligner que, même si l’hôpital de Royan connaît des difficultés, des améliorations ont été apportées. Concernant le recrutement, deux médecins urgentistes ont rejoint les effectifs le mois dernier et un gériatre a pris ses fonctions la semaine dernière.
Et il fallait mettre un terme aux rumeurs : « À Royan, ce qui est spécifique en ce moment, c’est un glissement dans les propos »explique Laurent Flament, directeur départemental de l’Agence régionale de santé. « Il est absolument hors de question d’entendre que l’hôpital de Royan n’aurait plus sa place et qu’il devrait fermer demain. Cet hôpital est indispensable au territoire. Son activité va se poursuivre et devrait même se développer. »
Les autorités hospitalières semblent désormais considérer que l’incident est clos. Mais sur le fond, concernant l’expression de la souffrance des salariés, aucune solution n’a été apportée.