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L’industrie russe visée par de nouvelles sanctions américaines

Les Etats-Unis ne veulent pas baisser les bras. Washington a indiqué ce vendredi qu’il prendrait de nouvelles sanctions contre la Russie, alors que le pays est entré en guerre contre l’Ukraine en février 2022, et que le conflit traîne depuis. Annoncées par le Trésor, elles impliquent également les services du département du Commerce et du département d’Etat.

« La Russie a placé son économie au service du complexe militaro-industriel du Kremlin. Les actions du Trésor aujourd’hui visent à confirmer les engagements pris par le président (Joe) Biden et ses homologues du G7 pour perturber les chaînes d’approvisionnement russes », a déclaré le secrétaire adjoint au Trésor Wally Adeyemo dans un communiqué.

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D’un point de vue opérationnel, les sanctions visent en particulier les entreprises technologiques impliquées dans « soutien et développement de l’industrie de défense russe »en particulier ceux qui participent au développement et à la modernisation de son arsenal, mais aussi « automatisation, robotique, surveillance en ligne, Internet des objets et intelligence artificielle (IA) ».

Les sanctions visent également les entreprises du secteur financier et celles qui fournissent des logiciels et des solutions technologiques aux banques du pays. Elles visent enfin à limiter davantage l’accès de la Russie aux minéraux stratégiques et au secteur minier, notamment le fer, l’acier et le charbon.

Le département d’Etat précise également qu’il vise Arctic LNG-2, un projet de terminal de gaz naturel liquéfié dont l’objectif annoncé est de produire près de 20 millions de tonnes par an, ainsi que celui prévu en Yakoutie, à l’extrême est de la Russie, dont la production attendue est de près de 18 millions de tonnes par an.

Les personnes ciblées vivent hors de Russie

Parmi les personnes visées, une centaine sont basées hors de Russie, principalement en Chine, en Turquie, aux Émirats arabes unis (EAU) et en Suisse. Elles sont accusées d’aider la Russie et ses entreprises à contourner les sanctions déjà en vigueur depuis le début du conflit en Ukraine. Par ailleurs, un certain nombre d’instituts de recherche en Russie sont concernés, notamment l’institut de recherche et développement du ministère russe de la Défense.

Concrètement, ces sanctions entraînent le gel des avoirs détenus directement ou indirectement par les personnes et entreprises visées aux États-Unis ainsi que l’interdiction pour toute personne ou entreprise américaine de commercer avec les cibles de ces sanctions, sous peine d’être sanctionnée à son tour. Elles ferment également les portes des États-Unis à toutes les personnes visées.

La République tchèque va utiliser les avoirs russes gelés pour soutenir Kiev

Les chiffres sont significatifs : depuis que Moscou a commencé son invasion de l’Ukraine en février 2022, l’Union européenne a gelé environ 200 milliards d’euros (221,5 milliards de dollars) d’actifs de la Banque centrale russe dans le cadre des sanctions imposées à la Russie. À ce jour, environ 1,5 milliard d’euros (1,6 milliard de dollars) d’intérêts ont été générés par ces actifs gelés. Ce sont les revenus de ces fonds qui permettront à la République tchèque de continuer à soutenir l’Ukraine. Ces fonds seront utilisés pour financer des projets de développement. « plusieurs centaines de milliers de munitions de gros calibre » qui sera livré de cette manière « dans les mois à venir »selon la ministre tchèque de la Défense Jana Černochová.

Selon les données fournies par le ministère de la Défense au 31 mai 2024, le pays a déjà envoyé un soutien militaire important à l’Ukraine : 8 avions, 62 chars, 131 véhicules blindés, 26 véhicules de surveillance chimique et 16 systèmes de défense aérienne. En outre, la République tchèque a également fourni 13 obusiers, 12 lance-roquettes, 4 900 roquettes, 645 missiles antichars et 8 022 grenades propulsées par fusée. La valeur totale du matériel fourni est estimée à 288 millions de dollars (6,75 milliards de couronnes).

(Avec AFP)