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IndustrieL’industrie horlogère suisse surprise par une chute spectaculaire des ventes
Le canton du Jura a enregistré 40 demandes de chômage partiel ces dernières semaines dans l’industrie. La baisse de la demande asiatique fragilise le secteur.
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L’industrie horlogère suisse connaît un léger ralentissement (image d’illustration).
LAURENT GUIRAUD/TAMEDIA« La vitesse et l’ampleur du déclin sont extrêmement surprenantes », a déclaré un observateur du marché horloger suisse à la « Neue Zürcher Zeitung ». Des poids lourds comme Swatch à Bienne et Richemont à Genève ont récemment annoncé des résultats décevants. L’ombre d’une crise plane sur l’horlogerie suisse et l’Arc jurassien, coeur de cette industrie, en ressent les effets, lit-on dans le quotidien alémanique.
Ces dernières semaines, une quarantaine de demandes de chômage partiel ont été déposées par des entreprises, dont plusieurs fabricants de montres, rien que dans le canton du Jura. Les fabricants de boîtiers Louis Lang et MRP ont déjà prévenu leurs salariés. Entre 1500 et 2000 salariés pourraient bientôt être concernés dans le Jura.
«Confiance en l’avenir»
En cause: une chute brutale de la demande étrangère, principalement en Asie. Un cocktail d’inflation, d’instabilité géopolitique, de climat économique qui fragilise et de taux de change défavorable donne le tournis aux bonnes affaires. Mais tous les segments ne sont pas touchés de la même manière. Le luxe et le haut de gamme ne sont pas en reste, selon plusieurs observateurs.
Ces mauvais signes ne remettent pas en cause le moral des entreprises, qui considèrent que les turbulences sont passagères. Une reprise est attendue d’ici la fin de l’année ou début 2025. Pierre-Alain Berret, directeur de la Chambre de commerce et d’industrie du Jura, constate que de nombreuses entreprises ont maintenu leurs projets de développement dans tous les secteurs : « C’est le signe que les entreprises ont confiance en l’avenir. »
Des achats russes via la Turquie ?
Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine début 2022, les exportations de montres vers la Russie ont quasiment cessé dans le sillage des sanctions européennes. Selon «RTS», la Turquie est devenue une plateforme de réexportation de montres vers Moscou. «Le business continue. Non plus dans les réseaux officiels, mais au sein de réseaux non officiels», explique à «RTS» Grégory Pons, journaliste horloger. Au deuxième trimestre 2023, les exportations de montres suisses vers la Turquie ont été 50% plus élevées qu’avant le début de la guerre. Certains intermédiaires profitent de l’absence de sanctions turques contre le Kremlin pour vendre des montres aux Russes, toujours très exigeants dans ce domaine, lit-on.