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L’industrie française n’attire plus les jeunes ingénieurs, selon une étude

Les jeunes ingénieurs évitent de plus en plus l’industrie pour travailler dans des sociétés de services et d’ingénierie. Ce phénomène récent est mis en lumière dans une étude de l’association Ingénieurs et Scientifiques de France rendue publique jeudi.

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Entre 2022 et 2024, le nombre de jeunes ingénieurs entrant dans l’industrie, tous secteurs confondus, a diminué de 2 points. Photo illustrative. (BRUNO LÉVESQUE / MAXPPP)

L’enquête annuelle réalisée par l’association Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF), publiée jeudi 3 octobre, est très éclairante. Il ressort qu’au cours des deux dernières années, le taux de recrutement des jeunes diplômés des écoles d’ingénieurs par les bureaux d’études est passé de 7 à 11 %. Dans le même temps, le nombre de jeunes ingénieurs entrant dans l’industrie, tous secteurs confondus (automobile, métallurgie, énergie), a diminué de deux points, passant de 38 à 36 %. L’industrie lourde reste le principal débouché, mais nettement plus présent dans l’esprit des jeunes entrant sur le marché du travail.

Dans l’industrie, le nombre de contrats à durée indéterminée (CDI) proposés aux jeunes recrues diminue tandis que le nombre de contrats à durée déterminée (CDD) augmente. Là encore, les chiffres parlent : entre 2022 et 2024, le nombre d’embauches en CDI dans l’industrie a diminué de 3 % et celui des CDD a augmenté de 5 %. Deuxième point, la rémunération : le salaire de départ au niveau le plus bas est passé de 34 000 euros par an en 2022 à 29 000 en 2023, soit 5 000 euros de perdu en deux ans.

Quant à la féminisation de l’industrie, elle n’a pas progressé. Les femmes représentent 30 % des 46 500 ingénieurs diplômés en France en 2023. Nous sommes restés à ce niveau depuis 2011. Il y a de quoi s’inquiéter, car le nombre de jeunes filles dans les classes préparatoires aux grandes écoles et aux écoles d’ingénieurs est inexorablement en baisse.

Les entreprises de recherche recrutent plus que l’industrie grâce à davantage de CDI, de meilleurs salaires et une place plus importante accordée aux femmes. Pour la réindustrialisation de la France, que réclament nos dirigeants et dont nous avons besoin pour répondre aux défis énergétiques de demain (nucléaire, énergies renouvelables, réseaux, etc.), nous sommes encore très loin du but et surtout du signifie que nous nous donnons pour y parvenir.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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